Considérant la médiatisation du dossier du mont Orford ces dernières années, il est peu étonnant d'apprendre qu'un cinéaste se prépare à tourner un film sur la montagne qui avait inspiré le poète Alfred DesRochers. Habitant lui-même la municipalité d'Orford, Marty-Kanatakhatsus Meunier prévoit commencer le tournage des premières images cet été.

«Ce projet me trotte dans la tête depuis quatre ans», lance le cinéaste originaire de la réserve Mohawk de Kanhawake, lorsqu'on lui demande ce qui le motive.

En 2005, Marty-Kanatakhatsus Meunier a aidé l'Équipe Rodier durant sa campagne électorale à Orford. La formation politique a obtenu une majorité, ce qui a influencé le cours du dossier Mont-Orford. «Je ne suis pas contre le développement, mais pas dans un parc.»

Malgré ce parti pris, le cinéaste assure qu'il désire évacuer de son projet le débat public entourant les terres occupées par la station Mont-Orford, lequel a fait couler beaucoup d'encre depuis 2004. Il ne prévoit pas interviewer les principaux protagonistes impliqués.

Dans son film, la poésie d'Alfred DesRochers, l'homme qui a donné son nom à une montagne voisine du mont Orford, sera présente. «Les gens ne connaissent pas ce qu'a écrit ce poète. Moi, je suis tombé sur sa poésie et je me suis identifié à l'homme qu'il a été», explique le cinéaste.

Si tout se produit tel que le prévoit Marty-Kanatakhatsus Meunier, le chanteur Urbain Desbois écrira des musiques pour accompagner les textes du père de la célèbre Clémence DesRochers.

Les débuts du parc national du Mont-Orford seront également relatés dans le film. «Il ne faut pas oublier que les gens se sont cotisés en pleine crise économique. Plusieurs municipalités ont soutenu financièrement cette initiative.»

Le film traitera par ailleurs de l'évolution des parcs au Québec au fil des décennies, attirera l'attention sur certains écosystèmes dans le secteur du mont Orford et devrait se pencher sur l'avenir de l'industrie du ski dans la région de l'Estrie.

De l'aide financière

Détenteur d'un baccalauréat en communication, option cinéma, le cinéaste pense être en mesure de recueillir les 170 000 $ qu'il estime avoir besoin pour réaliser son film.

Déjà, il a obtenu deux bourses dont la valeur totalise 50 000 $. Elles lui permettront d'avoir accès à des équipements cinématographiques lors du tournage, devant s'échelonner sur une année.

Puisqu'il est encore relativement loin de son objectif de financement, Marty-Kanatakhatsus Meunier émet le souhait qu'un ou des particuliers lui apportent un soutien financier.

S'il n'est pas précédé par une grande réputation, le cinéaste est néanmoins l'auteur d'une trentaine de films ayant été diffusés par le Arboriginal People Television Network ainsi que par la télévision de CBC. Il est présentement à l'emploi du service des communications de l'Université de Sherbrooke et chargé de cours au sein de la même institution.