Ils jouent avec la mort pour se sentir en vie. Ils sont constamment en quête de sensations fortes. Ils cherchent à dépasser leurs limites en prenant des risques. Comme des junkies, ils ont besoin de leur dose d'adrénaline. Ils, ce sont les personnages du premier long métrage de Mariloup Wolfe, Les pieds dans le vide, qu'elle tourne ces jours-ci à L'Île-Perrot.

«Les pieds dans le vide, c'est un film qui pourrait se définir comme un moment volé dans la vie de trois jeunes.» Voilà comment le comédien Guillaume Lemay-Thivierge décrit l'oeuvre dans laquelle il incarne le rôle de Charles, un jeune bohème de 30 ans, propriétaire d'un centre de parachutisme. Pour camper son personnage, il s'est même fait poser des tresses rastas. «C'est un film qui illustre bien une période de la vie où l'on perd nos repères», poursuit Vincent Bolduc qui scénarise le film et qui y joue également le personnage de P-A. Éric Bruneau (Annie et ses hommes), Laurence Leboeuf (Ma fille, mon ange) et Adam Kosh (Kif-Kif) font aussi partie de la distribution.

Ce long métrage, réalisé par la comédienne Mariloup Wolfe - qui est également la copine de Guillaume Lemay-Thivierge - raconte l'histoire de trois amis qui passent l'été dans un centre de parachutisme. Tous casse-cou, ils passent la majeure partie de leur temps à sauter pour oublier leurs problèmes et se sentir vivants. Un triangle amoureux ainsi que l'arrivée d'une quatrième personne viendront déstabiliser l'équilibre du trio.

Se lancer dans le vide


Pour répondre aux besoins du scénario, certains comédiens ont même dû se lancer dans le vide. Pour Guillaume Lemay-Thivierge, l'expérience est quasi banale puisque qu'il possède lui-même un centre de parachutisme et qu'il a effectué à ce jour quelque 1500 sauts. Il agit d'ailleurs à titre de conseiller technique sur le plateau. Plusieurs employés de son centre mettent également leur expertise au service du tournage. Éric Bruneau toutefois, a vécu son «baptême» il y a quelques jours à peine. «J'ai sauté en tandem avec Guillaume, a-t-il raconté à La Presse entre deux scènes. Wow! Il n'y a rien qui ressemble à ça, poursuit celui qui joue le rôle de Rafaël, un jeune de 20 ans, téméraire jusqu'au bout des ongles. Après le saut, j'étais complètement épuisé.»

Tournage et camping


Ainsi, depuis quelques semaines, l'équipe vit littéralement dans un centre de parachutisme créé de toute pièce dans un champ de L'Île-Perrot. Plusieurs comédiens dorment en effet sur place. Pourtant, en arrivant sur les lieux du tournage, on a l'impression d'être au milieu de nulle part. Puis, en empruntant un étroit chemin rocailleux, on finit par apercevoir des parachutes qui traînent un peu partout, de petits avions au sol, quelques tentes, un vieil autobus reconverti en roulotte ainsi que d'immenses conteneurs dans lesquelles on a installé des dortoirs et un bar meublé avec de vieux sofas fleuris. Le décor, conçu à 70% de matières recyclées, a ce petit côté «beach bum» que souhaitait recréer Mariloup Wolfe.

«J'aime beaucoup le côté bohème, le côté hippie, explique la jeune réalisatrice de 30 ans, assise dans la roulotte qui sert de maison au personnage de Charles. Pour moi, l'univers, c'est super important. Ici, on peut voir des capotes et là-bas de la vaisselle en plastique», poursuit-elle en montrant fièrement différents éléments du décor.

D'autres projets de réalisation

La comédienne qui en est à sa première expérience de réalisation adore porter cette nouvelle casquette. «Je suis comblée, dit-elle. En ce moment, je n'ai pas envie d'être devant la caméra.» Elle a d'ailleurs en tête d'autres projets de réalisation. La vedette de la série jeunesse Ramdam s'est même déjà mise à l'écriture du scénario d'un drame familial.

Et est-ce difficile de devenir la patronne de son copain? «Au début, on a dû s'ajuster, admet-elle. Je ne voulais pas le blesser en lui faisant des critiques. Mais maintenant, ça se passe bien.»

Pour ce qui est de la réaction du public à la sortie de son film, elle essaie de ne pas y penser. «Je veux faire un film qui me plaît», dit-elle. Et pour l'instant, Mariloup Wolfe, qui affiche un éternel sourire, se plaît sur le plateau.

En fait, une grande complicité semble unir l'équipe de comédiens et la réalisatrice. «Ici, on a vraiment l'impression d'être en fin de semaine de camping avec des amis», lance Laurence Leboeuf.

Produit par Films Vision 4, Les pieds dans le vide dispose d'un budget de 4,1 millions. Le tournage se poursuivra jusqu'au 1er août. Le film devrait paraître sur les écrans à l'été 2009.