Kevin Costner se plaît à dire qu'il est un outsider. Même si son image est très liée à une certaine idée que l'on se fait du cinéma hollywoodien, l'acteur fait valoir que jamais l'un de ses projets n'est passé comme une lettre à la poste auprès des décideurs.

«J'ai toujours dû me battre pour arriver à les mettre en marche, précisait-il le mois dernier au cours d'un entretien accordé à La Presse alors qu'il était de passage à Toronto. Mais c'est très bien ainsi. Le défi est plus stimulant. Et puis, je n'aime pas être prévisible. Je préfère surprendre.»

D'une certaine façon, il est vrai que Costner n'est pas une vedette typique. Venu dans la Ville reine pour assurer la promotion de Swing Vote, une comédie familiale sur fond de campagne présidentielle, l'acteur a tenu, fidèle à son habitude, à rencontrer les journalistes un à un, quitte à donner congé à son entourage pendant les entretiens. Le soir même, il était en spectacle au Phoenix Concert Theatre avec son groupe Modern West.

«Pourquoi n'avions-nous jamais su auparavant que vous étiez aussi musicien?», lui a-t-on demandé d'entrée de jeu.

«Parce que je n'ai jamais voulu faire la publicité de cet aspect de ma carrière. Et aussi parce qu'il n'y a aucune prétention là-dedans, sinon celle d'avoir du plaisir entre amis et avec les gens. Nous nous produisons un peu partout aux États-Unis depuis deux ans. Comme le réalisateur Joshua Michael Stern a tenu à utiliser l'une de nos prestations dans Swing Vote, je trouvais le moment propice pour joindre l'utile à l'agréable.»

Après avoir radicalement changé de registre avec Mr. Brooks, dans lequel il prêtait ses traits à un tueur en série, Costner revient aujourd'hui avec le type de personnage sympathique qui lui a valu sa notoriété. Dans Swing Vote, il se glisse dans la peau d'un Américain moyen, Bud Johnson, amateur de bière et de plaisirs simples; qui a du mal à joindre les deux bouts et à gérer l'évolution de sa fille Molly (Madeline Carroll), qu'il élève seul. Très allumée, très politisée aussi (contrairement à son père), cette fillette de 12 ans tiendra un rôle crucial le jour de l'élection présidentielle en déclenchant un mécanisme dont elle ne pourrait soupçonner les conséquences. À cause d'une initiative de trop, l'issue de la course tiendra en effet au seul vote du paternel.

À partir de là, les deux candidats à la présidence, Donald Greenleaf (Dennis Hopper), aspirant démocrate, et le Président Andrew Boone (Kelsey Grammer), candidat républicain tentant d'obtenir un second mandat, feront campagne personnellement auprès de Bud pour obtenir son vote. Quitte à modifier leur programme et leurs promesses...

Costner, qui produit ce film réalisé par Joshua Michael Stern, affirme qu'il faut voir dans Swing Vote une comédie à caractère familial plutôt qu'un pamphlet politique. Il jure que la sortie de ce film, à quelques mois d'une véritable élection présidentielle, ne relève que d'une pure coïncidence.

«La relation père-fille est au coeur de cette histoire et le processus électoral tient ici lieu d'élément de comédie, soutient Costner. C'est ce qui m'a d'abord emballé à la lecture.»

Swing Vote prend l'affiche le 1er août en version originale anglaise seulement.