Roy Dupuis ne se souvient pas avoir interprété un personnage plus ennuyant que celui de l'entraîneur Gilbert Turcotte dans Un été sans point ni coup sûr, le nouveau long métrage de Francis Leclerc. En revanche, le film se révèle à son avis excellent.

Avec pour toile de fond le merveilleux monde du baseball, Un été sans point ni coup sûr raconte l'histoire d'un rapprochement qui survient entre Martin, un garçon de 12 ans (Pier-Luc Funk) et son père Charles (Patrice Robitaille), au cours de l'été 1969.

L'entraîneur sévère, inflexible et sans pitié que joue Roy Dupuis incarne la «société de la performance» qui, selon le comédien, marque de plus en plus notre époque, la «machine qui force les gens à être performants et qui installe la compétition partout».

«Gilbert Turcotte me fait penser à un prof de maths que j'ai eu pendant trois ans, mélangé avec un ancien coach de hockey, dit-il. C'est un être parfait. Ça en fait l'homme le plus platte que j'ai eu à porter jusqu'ici.»

Jouer le rôle que lui a confié le réalisateur Francis Leclerc n'a pas été pour autant une triste expérience car il représente une sorte d'extrême en son genre. Comme il s'agit d'un personnage secondaire, et donc moins exigeant que la plupart des rôles qu'il a joués récemment, l'expérience a été plutôt agréable en fin de compte.

Sur un terrain près d'ici

Le scénario d'Un été sans point ni coup sûr est le troisième que Marc Robitaille voit porté à l'écran. L'écrivain a passé toute son enfance à Québec et c'est d'ailleurs ici que, dans le roman original, il en situait l'action. Ce n'est effectivement pas un hasard si on y retrouve des noms familiers comme Saint-Louis-de-France, la paroisse où il a joué au baseball, ou encore Saint-Mathieu.

«Dans ma tête à moi, c'était Québec parce que ça rendait la perspective d'aller voir un match au parc Jarry un peu plus épique», indique l'auteur.

L'histoire racontée dans le film se déroule toutefois dans une région indéterminée du Québec, probablement quelque part dans la grande banlieue de Montréal, à l'époque où le club des Expos entame sa toute première saison.

Un été sans point ni coup sûr prend l'affiche demain un peu partout au Québec.