Elle a le visage de sa mère et le nom de son père. Fille de Demi et de Bruce, Rumer Willis est une jeune femme blindée. Littéralement, puisque dans The House Bunny, où elle tient son premier véritable rôle au grand écran, elle incarne une étudiante coincée dans un corset orthopédique. Métaphoriquement, parce qu'ayant grandi à proximité des projecteurs braqués sur ses parents, elle s'est forgé une carapace.

«Tout le monde a une opinion sur tout et sur tout le monde et nous sommes en Amérique, c'est un droit que l'on a. J'ai appris depuis longtemps que les médias vous présentent comme ils imaginent que vous êtes mais cela ne veut pas dire que vous êtes vraiment ainsi. L'important, c'est que vos proches, votre famille et vos amis, eux, le sachent. Le reste, vous n'avez aucune prise dessus», assure - avec sagesse - celle qui célèbre aujourd'hui ses 20 ans.

De sa participation au film de Fred Wolf, elle se dit chanceuse et heureuse. «C'est très différent d'être autre chose qu'un accessoire», résume la longiligne jeune femme en faisant référence à ses précédentes apparitions au grand écran: on peut la voir brièvement dans Striptease et Now and Then, auprès de sa mère; dans The Whole Nine Yards et Hostage, auprès de son père.

«J'ai toujours voulu être actrice, j'ai grandi sur les plateaux de tournage, je me suis amusée dans les caravanes de mes parents, poursuit-elle. J'ai fait des dizaines de junkets (événements de presse organisés afin de faire la promotion d'un film) mais celui-là est le premier auquel je participe véritablement, pas à partir des coulisses. Bref, malgré ces années d'expérience indirecte, ça a été très nouveau et différent pour moi de me retrouver devant la caméra.»

Devant la caméra pour incarner le personnage de Joanne. Étudiante renfermée sur elle-même mentalement et physiquement - à cause d'un corset orthopédique dont elle n'a plus besoin mais qu'elle n'arrive pas à laisser derrière elle. Elle se sent en sécurité derrière ce «barrage» entre elle et les autres. «Je le comprends. À l'école secondaire, je portais des broches et j'étais une computer freak.»

Pas la fille la plus populaire, quoi. Ni la mieux dans sa peau. Aujourd'hui, elle vit bien cela: «J'ai deux jeunes soeurs et nous avons grandi à Hollywood. Il y a tellement, tellement de pression! Ce que j'aime de The House Bunny, c'est que l'on montre que l'important n'est pas la popularité mais d'être à l'aise avec ce que l'on est et qui l'on est.» Chose que la jeune dame semble avoir très bien comprise.