Tapis rouge, cérémonie et projection du premier film du festival - Faubourg 36, de Christophe Barratier: le 32e Festival des films du monde (FFM) s'est ouvert hier à Montréal à l'issue d'une soirée sans coup d'éclat, sous la houlette de Danièle Cauchard.

Au FFM, rien de nouveau: la soirée d'ouverture du 32e festival s'est déroulée sans anicroche, et sans surprise. Quelques bons mots - notamment du producteur Alan Ladd Jr, honoré par le festival - et quelques éclats de rire ont ponctué une soirée bien sage dans son ensemble.

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Danièle Cauchard a lancé les festivités en soulignant les «belles découvertes» que réserve la programmation du festival (450 films, dont 241 longs métrages). Les différents ordres de gouvernement, qui ont, cette année, augmenté leur aide au FFM, ont aussi été remerciés.

La vice-présidente du festival n'a pas manqué de décocher une flèche au gouvernement fédéral en faisant allusion aux débats entourant les récentes abolitions de programmes culturels. À grand renfort de citations empruntées à Nietzsche, Kundera, Kennedy ou encore Malraux et Camus, Mme Cauchard s'est attiré de chauds applaudissements.

Le message aura sans doute trouvé une résonance parmi les représentants politiques présents lors de la soirée d'ouverture. La gouverneure générale, Michaëlle Jean, était accompagnée de son mari, Jean-Daniel Lafond. Le dernier film de M. Lafond, Folle de dieu, sera projeté durant le festival.

Le gouvernement était représenté par le ministre Raymond Bachand. La ministre de la culture Christine St-Pierre, vue durant l'après-midi à Québec aux côtés de Céline Dion pour la remise de son doctorat honorifique, était absente.

Du côté du Parti Québécois, Bernard Landry, Louise Harel, Pierre Curzi - accompagné de la comédienne Marie Tifo - et Daniel Turp assistaient à la cérémonie. Le libéral Denis Coderre était aussi de la partie, assurant les journalistes avant le début de la cérémonie de son goût pour le septième art. «Il faut investir davantage dans le cinéma plutôt que d'embarquer dans la censure», a-t-il dit.

Les éclats de rire ont surtout été suscités par le bref mais éclairant discours du producteur hollywoodien Alan Ladd Jr, qui compte, à son actif, quelque 50 statuettes pour 150 nominations aux Oscars. Sa carrière, qui comprend des films cultes comme Star Wars ou Chariots of Fire, Alan Ladd Jr l'explique en quelques mots: «You got to be lucky» - «il suffit d'être chanceux».

Accompagné sur scène de Serge Losique, Alan Ladd Jr a également affirmé toute son affection pour un festival qui lui a chaudement été recommandé par l'acteur Jon Voight, prix hommage du dernier FFM. Voight a vanté les mérites du «fantastique» festival, mais aussi la grandeur de son fondateur, Serge Losique («Serge is great»).

Les artisans du cinéma québécois étaient bien peu nombreux à grimper les marches de la Place des Arts. Outre les fidèles Jean-Claude Labrecque et Fernand Dansereau, on a pu voir les réalisateurs Erik Canuel, Roger Cantin, Benoît Pilon et les comédiennes Louise Marleau et Céline Bonnier.

Sur le tapis rouge, Patrick Roy, le président d'Alliance Vivafilm, accompagnait l'équipe de Faubourg 36, le film de Christophe Barratier présenté en ouverture. Aux côtés du réalisateur se trouvait la jeune et enthousiaste comédienne Nora Arnezeder.

Cette année, le 32e FFM met à l'honneur trois films québécois: En plein coeur de Stéphane Géhami et Ce qu'il faut pour vivre de Benoit Pilon, en compétition, et Le banquet, de Sébastien Rose, en séance spéciale.

La sélection du festival compte aussi plusieurs films très attendus - le dernier Woody Allen, le documentaire sur Maradona par Kusturica, le dernier Jean-Claude Brisseau, le documentaire de Marina Zenovich sur Roman Polanski et Katyn, d'Andrzej Wajda. Le FFM se déroulera jusqu'au 1er septembre.