Pour les films québécois, le Festival des films du monde constitue une rampe de lancement de choix.

Les productions d'ici sélectionnées au FFM en compétition ont généralement bénéficié, au fil des ans, d'une visibilité médiatique qu'ils ne pourraient probablement pas obtenir autrement. C'est ce qu'a expliqué hier Bernadette Payeur, productrice de Ce qu'il faut pour vivre. Interrogée par La Presse lors de la conférence de presse tenue hier à l'Agora du complexe Desjardins, Mme Payeur a en outre évoqué le regain du festival après quelques années de flottement.

«Le public semble être au rendez-vous de nouveau. Dans notre esprit, le meilleur festival est celui qui manifeste le plus d'enthousiasme envers un film. Ce fut le cas avec Ce qu'il faut pour vivre. Dès que Serge Losique et Danièle Cauchard l'ont vu, ils ont immédiatement voulu le sélectionner en compétition.»

Outre cette marque de confiance, Benoît Pilon avait de son côté déjà une histoire commune avec le FFM.

«En 1987, mon tout premier film, La rivière rit, avait été présenté ici dans le cadre du Festival du film étudiant canadien, lequel faisait aussi partie de la programmation du FFM, explique le cinéaste. J'avais d'ailleurs obtenu à l'époque le prix du meilleur film de fiction. Il se trouve que j'étais aussi l'un des responsables techniques du Marché du film cette année-là. Aussi avais-je pris l'initiative de montrer mon film au marché, dans une salle où seulement trois personnes s'étaient présentées. C'était plutôt déprimant. Pourtant, je me suis fait aborder à la sortie par l'un de ces trois spectateurs. Il travaillait pour la chaîne Canal Plus. Et il acheté mon film!»

«Vingt et un ans plus tard, poursuit Pilon, il me fait très plaisir d'être ici en compétition avec mon nouveau long métrage!»