Le cinéaste montréalais Joe Balass espère que son nouveau documentaire, Baghdad Twist, donnera aux spectateurs une image de la capitale irakienne fort différente de celle véhiculée par les journaux télévisés.

«J'espère que les gens, plutôt que de ne voir l'Irak qu'en tant que zone sinistrée, le verront comme un lieu qui a déjà été considéré comme une sorte de jardin d'Eden», a expliqué le cinéaste, jeudi, alors qu'il était au Festival international du film de Toronto, où son documentaire est présenté.

Selon l'une des versions historiques, le jardin d'Eden, évoqué dans la Bible, était situé en Irak. Mais Joe Balass fait plutôt référence à une période beaucoup plus récente, soit le milieu du vingtième siècle.

En 1970, alors âgé de quatre ans, ce réalisateur né en Irak s'est enfui de son pays avec sa mère. À cette époque, la situation des juifs irakiens s'était gravement détériorée.

Le documentaire se base sur des photos de famille et des archives de films d'actualité datant des années 1920 à 1970. La production, d'une durée de 30 minutes, évoque une période tranquille en Irak en présentant des images d'enfants nageant dans le Tigre, d'écolières jouant au volleyball et d'invités à des mariages habillés à l'occidentale et dansant le twist.

Du reste, on y entend la mère du cinéaste décrire la vie en Irak avant que la population juive n'y chute d'environ 150 000 à 220 000 à près de zéro aujourd'hui.

Avec les images qu'il a choisies pour son documentaire, Joe Balass a voulu démontrer que les choses ont subitement changé pour les juifs en Irak. «Les gens sont heureux, les gens dansent, tout va bien, et, du jour au lendemain, votre voisin se tourne contre vous, on entend de la propagande à la radio disant que vous êtes un espion, et les choses peuvent se renverser complètement», a-t-il expliqué.

Le réalisateur dit que son film porte également sur le changement du rôle des femmes au Moyen-Orient et qu'il illustre comment «l'histoire se déroule en cycles».