Un film qui sera projeté dès vendredi, à Montréal, cherche à illustrer si auprès d'immigrants arrivés il y a plusieurs années au Québec, la loi 101 a été un succès d'intégration ou si elle a créé une fausse assurance d'une pérennité de la langue française. Plus de 30 ans après l'entrée en vigueur de la loi 101, en 1977, qui oblige les enfants d'immigrants à fréquenter l'école française, le cinéaste Claude Godbout a donné la parole à quatre immigrants aujourd'hui âgés dans la trentaine. L'un d'eux devenu commissaire scolaire, Akos Verboczy, affirme dans le film avoir fréquemment entendu des immigrants dire dans les écoles que le français est la langue des perdants et l'anglais, celle des gagnants. Le film intitulé La Génération 101 fait aussi entendre un jeune homme dans la trentaine dire qu'à l'école multiethnique Saint-Luc, dans le sud-ouest de Montréal, la culture québécoise est ringarde. Une Palestinienne d'origine arrivée au Québec à l'âge de 10 ans, Ruba Ghazal, traite du manque de pouvoir d'attraction de la culture francophone. Le réalisateur Claude Godbout dit avoir noté une dégradation du contexte d'intégration des immigrants. Il soutient que la loi 101 a fait son oeuvre en faisant apprendre le français, mais il se demande quel est son effet pour la suite. Le cinéaste croit que les jeunes qui se préparent à entrer sur le marché du travail voient l'Amérique, le Canada, puis le Québec, dans cet ordre, désormais. La Génération 101 prendra l'affiche vendredi au cinéma Ex-Centris, jusqu'au 25 septembre.