Le Parlement européen a décerné mercredi son prix LUX aux réalisateurs belges Jean-Pierre et Luc Dardenne pour Le silence de Lorna, déjà primé lors du dernier Festival de Cannes.

Ce prix, deuxième du genre, est d'une valeur de 87 000 euros. Son objectif est de permettre au film lauréat d'être sous-titré dans les 23 langues officielles de l'Union européenne.

Objectif: briser la barrière des langues en Europe qui fait souvent obstacle à une large distribution des films européens.

«Ce prix est très important car on sait que le cinéma européen a beaucoup de difficultés par rapport à un autre géant (les États-Unis) qui a beaucoup d'argent, ou qui en tout cas en a encore, compte tenu de la menace que fait peser la crise financière», a commenté Luc Dardenne en recevant son prix dans l'hémicycle du Parlement de Strasbourg.

«On a un vrai problème en Europe, où on ne voit pas suffisamment les films des uns et des autres. On ne voit pas les films de Lituanie, de Lettonie ou de Pologne, ou très peu», a-t-il ajouté.

«Ce prix, qui va permettre le sous-titrage, est un premier remède à ce vrai problème. J'espère que tous les distributeurs et exploitants d'Europe comprendront le message de ce prix», a encore souligné Luc Dardenne.

Le silence de Lorna s'était déjà vu décerner le prix du scénario du 61e Festival de Cannes en juin, où les frères Dardenne ont déjà remporté deux Palme d'or avec Rosetta en 1999 et L'enfant en 2005.

Le silence de Lorna est un drame de l'immigration. Cinéastes du réel, émus par la misère et l'injustice sociale, les Dardenne ont mis à nouveau l'immigration au coeur d'une fiction inspirée par un fait divers, douze ans après La promesse où un marchand de sommeil exploitait des travailleurs sans papiers.

Dans le film, Lorna, une Albanaise jouée par Arta Dobroshi, a émigré en Belgique grâce à un mariage blanc avec Claudy, un jeune drogué qui tente désespérément de se sevrer - incarné par Jérémie Renier, lancé à 14 ans par La promesse des Dardenne.

Le premier prix LUX du Parlement européen avait été décerné l'an dernier au film De l'autre côté du metteur en scène germano-turc Fatih Akin.