Le festival Spasm, qui s'ouvre ce soir, donne tout son sens à l'expression «de bouche à oreille». Sans oublier l'oeil: les compilations DVD des courts métrages de genre présentés à Spasm, largement distribuées dans les clubs vidéo, contribuent aussi à la popularité de ce festival... qui est de moins en moins underground.

Jarrett Mann, organisateur en chef du festival Spasm depuis sept ans, s'avoue à la fois réjoui et dépassé par ce succès dûment mérité: «Je suis encore sous le choc. Les gens au Québec sont plus ouverts qu'on le croit au cinéma de genre totalement assumé», pense-t-il depuis longtemps, preuves à l'appui maintenant.

 

Spasm a reçu cette année à peu près 300 courts métrages, tous soumis à un tri minutieux. «Ce sont les gens qui font les films qui font aussi la qualité et le succès de la manifestation. On reçoit des choses vraiment étonnantes, vraiment bien faites, pas seulement du gros gore cheap», dit Mann, expliquant du coup pourquoi Spasm ne devrait pas être associé exclusivement au genre horrifique. Spasm, faut-il le rappeler, c'est la petite fête de ce qu'on appelle, à défaut, le cinéma de genre, à savoir le fantastique, le gore, le polar, la science-fiction, l'action, l'érotisme, la comédie et les innombrables fruits de leurs obscurs et lubriques concubinages.

La fiesta politiquement incorrecte commence aujourd'hui avec la projection, ce soir au chic et rénové cinéma Impérial de Cul-de-$ac de Jean-Mathieu Bérubé et Carlo Harrietha. Ce long métrage d'action pure laine a été réalisé avec les moyens du bord et fignolé à la dernière minute, avec les moyens du bord mais la participation enthousiaste d'une icône «kitsch» de la culture québécoise: Serge Laprade. Ce film, qu'on promet comme un pur produit de série B à prendre au second degré mais dont les prouesses martiales et acrobatiques sont apparemment surprenantes, sera précédé d'une bande-annonce de l'éventuel Bagman, le film (avis aux fans!)

Spasm propose aussi, dans sa nouvelle section de longs métrages, les excellents - mais forcément discutables puisque faits de broche et de foin, c'est-à-dire sans grand apport de l'État -, Hunting Grounds d'Éric Bilodeau et End of the Line de Maurice Devereaux.

Et l'insolite et probablement réjouissant Trailer (inspiré sans doute des exercices de Tarantino, Rodriguez et leurs complices de l'américain Grindhouse) où nous sont proposées les bandes-annonces rétro-futuristes de films que «vous ne verrez jamais», issues de l'imagination de Carnior (le zélé de Phylactère Cola, la gang de Québec). Méchant programme! Allez-y voir un peu au www.spasm.ca.

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Festival Spasm du 23 au 31 octobre. Billets: www.ticketpro.com ou (514-908-9090).