Le festival Cinémania se poursuit au Cinéma Impérial. Voici deux suggestions de films présentés aujourd'hui.

> Un roman policier

Le cinéma populaire américain nous a tellement habitués à ces personnages de flics «aux méthodes peu orthodoxes» et à ces braves gendarmes, habiles au tir et capables de prouesses superhéroïques, qu'on en oublie parfois que les policiers exercent un véritable métier, pratiqué avec ou sans talent par des êtres humains en proie à mille tourments, à mille envies. Un roman policier, premier long métrage au titre un peu trompeur de la Française Stéphanie Duvivier, est une excellente «étude de moeurs» déguisée en polar. On y suit les aléas des employés d'un petit commissariat de la banlieue française, dirigé par le lieutenant Émilie Carange (fascinante Marie-Laure Descoureaux), enquêtant sur le crime organisé et tâchant de s'arranger avec les gangs de rue, les dealers, les frictions raciales et les ordinaires complexités des relations de travail. On est ici dans le «réalisme social» et cet exercice de Duvivier, laquelle ne sacrifie jamais au mauvais goût tout en abordant sans détour les sujets de la violence et du sexe, est des plus pertinents. Présenté au festival Cinémania, Un roman policier prendra l'affiche en salle chez nous en janvier.

Aujourd'hui à 12 h 45

> Parlez-moi de la pluie

La force d'écriture du tandem Jaoui- Bacri marque cette troisième réalisation d'Agnès Jaoui. Avec un sens du dialogue inouï; avec, aussi, cette manière de débusquer l'ironie d'une situation dans ses aspects les plus banals, la réalisatrice du Goût des autres et de Comme une image dresse un portrait dans lequel tous les personnages glissent progressivement vers une remise en question qu'ils n'attendaient pas. Conçu expressément pour Jamel Debbouze, qui livre ici une performance à la fois sobre et vibrante, Parlez-moi de la pluie s'orchestre autour du tournage par deux amis (Debouzze, Bacri) d'un documentaire indépendant sur une militante féministe (Jaoui). Cette dernière a en effet décidé de se lancer en politique dans une circonscription perdue d'avance, située à l'endroit même où elle a grandi. De facture élégante et discrète, ce nouvel opus est peut-être moins spectaculaire que les deux précédents, mais il n'en recèle pas moins de très beaux moments.

Aujourd'hui à 19 h et samedi à 11 h