Le 16e Festival du cinéma juif s'est ouvert jeudi à Vienne avec 35 longs métrages et plusieurs courts métrages au programme (jusqu'au 27 novembre), l'un des points forts étant consacré au film yiddish, la langue des communautés juives d'Europe orientale et d'Allemagne.

Ainsi, seront montrées deux rétrospectives consacrées à deux pionniers du cinéma yiddish, Sidney M. Goldin et Joseph Seiden, tandis qu'un hommage sera rendu au comédien autrichien Otto Tausig, âgé de 86 ans. Ce dernier avait dû quitter la Vienne nazie en 1939 avec «un transport d'enfants» pour la Grande-Bretagne, avant de revenir dans la capitale autrichienne en 1946 pour y mener une carrière d'acteur couronnée de succès.

Aujourd'hui encore Otto Tausig est l'une des «figures» du célèbre Burgtheater de Vienne et il a joué dans de nombreux films qui seront présentés au festival dans le cadre d'un programme baptisé «Émigration et retour d'exil».

Un autre thème du festival est le film palestinien, sous le titre «We Too Have no Other Land», qui présentera une série de films sur le destin de la Palestine et d'Israël, particulièrement centrés sur l'identité, la religion et les frontières.

Enfin, le festival réserve une grande place au film documentaire avec notamment celui du réalisateur autrichien Georg Misch, Le chemin de La Mecque - Le voyage de Muhammad Asad, qui vient d'être couronné au Festival FIDADOC au Maroc avec le Grand Prix du jury.

Muhammad Asad, en réalité le philosophe autrichien Leopold Weiss, né en 1900 à Lviv (aujourd'hui en Ukraine) et décédé en 1992, avait quitté l'Empire austro-hongrois pour une longue route jusqu'en Israël, Palestine, à La Mecque, puis le Pakistan et enfin New York. Converti à l'Islam, considéré comme un des réformateurs de la religion musulmane et un médiateur entre l'Occident et l'Orient, ce descendant d'une longue lignée de rabbins a fourni une traduction du Coran qui est encore aujourd'hui une référence.