Les fans de la série Twilight sont nombreux. Et bruyants. Depuis qu'il a été question d'une adaptation cinématographique du premier roman de la tétralogie de Stephenie Meyer, ils s'expriment.

Ils ont créé plus de 350 sites sur le web; le site officiel du film a reçu plus de 8 millions de visites; quand les photos de la distribution du film de Catherine Hardwicke ont été mises en ligne, le serveur de MTV.com est tombé en panne tant la ruée a été grande.

Le plus drôle dans tout ça, c'est qu'en embarquant sur ce navire, ceux qui allaient travailler au projet d'adaptation n'avaient aucune idée de l'ampleur du phénomène... et c'était peut-être mieux.

Ainsi, quand il a été rendu public que Robert Pattinson (Harry Potter and the Goblet of Fire) incarnerait Edward, la foudre s'est virtuellement abattue sur le jeune acteur britannique. Il n'était pas assez beau, assez bon pour se glisser dans la peau du vampire à l'aura magnétique et à la plastique sans défaut.

Lorsqu'on lui rappelle la chose, le principal intéressé baisse les yeux: «J'étais moi-même embarrassé de passer l'audition. Imaginez... J'arrive là pour jouer le rôle du type le plus beau, le plus parfait! Je me disais: «Non mais, pour qui tu te prends?» Ça faisait un peu prétentieux, non?» fait-il avec un sourire timide.

«La pression des fans a été immense et heureusement que j'ignorais ça en tournant le film, ajoute Kristen Stewart (Bella), qui a découvert la chose lors de son passage à Comic-Con, cet été à San Diego: «Les gens criaient si fort que ça donnait envie de pleurer tellement c'était puissant.»

Il faut dire qu'au moment de la convention qui se consacre à la science-fiction, à la fantasy, à l'horreur, etc., de l'eau avait coulé sous les ponts, et la distribution était mieux acceptée. «Mais au départ, les twilighters nous détestaient tous... et c'est normal: ils s'étaient fait leur propre idée de l'apparence des personnages à la lecture des romans», fait Peter Facinelli (docteur Carlisle Cullen).

Mais Catherine Hardwicke, plutôt que de viser la ressemblance physique, s'est attachée à ce que dégageaient les acteurs. «Le plus difficile à trouver a été Edward. Nous avons vu des dizaines de comédiens, certains étaient adorables... mais il fallait aussi qu'ils puissent avoir l'air dangereux. Robert Pattinson combine tout cela», affirme la réalisatrice, qui a par contre vu immédiatement Kristen Stewart dans la peau de Bella: «Ce rôle ne pouvais pas aller à une petite actrice mignonne de télévision. J'ai vu Kristen dans Into the Wild et j'ai adoré son jeu. Comme j'avais dirigé son petit ami (Michael Angarano) dans Lords of Dogtown, le contact a été fait facilement.»

Puis, une fois les contrats signés, elle a conseillé à tous de cesser d'aller voir sur l'Internet ce qui se disait à leur sujet. Elle n'a pas eu besoin d'insister: ils en étaient déjà arrivés à cette conclusion.