L'Alliance des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP) a mis en garde contre les conséquences dévastatrices d'une grève des acteurs américains en cette période de crise économique, tout en assurant qu'elle ne cèdera pas face à leurs revendications.

Le principal syndicat d'acteurs américain (Screen Actors Guild, SAG), fort de 120 000 membres, «doit comprendre qu'une grève serait économiquement dévastatrice pour toute l'industrie, y compris pour ses propres membres, ainsi que pour l'économie en général», a indiqué dimanche l'AMPTP dans une longue lettre adressée à ses 300 membres.

«Une grève du SAG en ce moment de marasme financier reviendrait à verser de l'essence sur un incendie, et c'est incroyable que le SAG puisse appeler au vote d'une grève quand le reste du pays est confronté à une crise financière sans précédant», insiste l'AMPTP.

Les premières discussions depuis quatre mois entre l'AMPTP et le SAG ont échoué samedi et le syndicat d'acteurs a annoncé qu'il allait consulter sa base pour lancer une grève, risquant ainsi de faire capoter les négociations avec les studios de Hollywood sur une nouvelle convention collective, menées avec un négociateur fédéral.

Le contrat triennal liant acteurs et producteurs a expiré fin juin. Ce texte régit les conditions salariales des comédiens de cinéma et de télévision américains.

Les studios «continueront de communiquer de façon énergique leur position fondamentale: les six autres conventions collectives que les producteurs (l'AMPTP) ont souscrit cette année comprennent des bénéfices économiques significatifs avec des droits nouveaux liés aux nouveaux médias», indique l'AMPTP, faisant référence notamment aux accords conclus avec les scénaristes ou les réalisateurs.

«La conclusion est claire: Aucune autorisation de grève -ni aucune grève- ne peut changer ces faits basiques», assure l'Alliance des producteurs.

Le SAG réclame notamment une hausse des salaires, pour les acteurs touchant moins de 100 000 dollars par an, et veut davantage de dividendes sur les ventes de DVD et d'oeuvres exploitées sur l'internet et les «nouveaux médias» numériques.

Le vote d'une grève pourrait prendre plus d'un mois et nécessitera plus de 75 % de voix favorables. Aucune date n'a encore été fixée par le syndicat pour cette consultation interne.

Déjà, l'hiver dernier, une grève des scénaristes avait paralysé l'audiovisuel américain pendant 100 jours. Ce fut le conflit social le plus préjudiciable à l'industrie du divertissement en vingt ans, avec un coût estimé à 2 milliards de dollars.