Le distributeur Alliance Films, dont la Société générale de financement (SGF) détient 38,5 % des actions, rachète l'intégralité de sa dette de 450 millions de dollars, une transaction qui vient sans doute adoucir une année marquée par deux décotes.

Un communiqué annonçait hier «le rachat et l'élimination de 100 % de la dette de la société avec un escompte». Malgré les demandes d'information de La Presse Affaires, ni Alliance Films ni la SGF n'ont voulu apporter de précisions sur la façon dont l'entreprise a racheté sa dette, ou sur la provenance des fonds nécessaires à l'opération.

«Nous n'avons pas d'autre détail à donner que ce qui est dans le communiqué, a dit Marie-Claude Lemieux, porte-parole de la SGF. On s'en tient strictement à la déclaration d'Alliance.»

La seule information supplémentaire qu'a pu nous donner le porte-parole d'Alliance, Mark Slone, était la valeur totale de la dette. Il n'a pas été possible d'entrer en contact avec le président, Charles Layton, hier.

Outre la SGF, GS Capital Partners (Goldman Sachs) est l'autre actionnaire du distributeur et de sa filiale québécoise Alliance Vivafilm.

L'entreprise canadienne est notamment derrière la distribution de la trilogie du Seigneur des Anneaux et, plus récemment, du film Sex and the City.

Difficile année 2008

En janvier dernier, la SGF avait investi 100 millions dans Alliance, en échange de quoi elle avait exigé le déménagement du siège social de Toronto à Montréal. Malgré une participation de 38,5 %, elle devenait actionnaire de contrôle en mettant la main sur 51 % des droits de vote.

En avril dernier, tant Moody's que Standard&Poor's ont décoté Alliance, entre autres en raison de sa dette élevée. On craignait que l'entreprise ne puisse faire face à ses obligations financières, mais les deux actionnaires ont répondu en injectant 40 millions, dont 15,4 millions pour la SGF.

En octobre, Moody's a encore abaissé la cote de crédit de l'entreprise, la faisant passer à Caa2.

«À moins que l'entreprise n'améliore de façon notable ses résultats d'exploitation, renégocie ses termes d'emprunts ou ne reçoive une nouvelle injection de fonds de ses actionnaires, Alliance aura du mal à respecter les termes de ses emprunts», écrivait Moody's.

Le vice-président aux communications de la SGF, Christian Lessard, avait alors affirmé à La Presse Affaires que la société d'État ne prévoyait pas injecter de nouveaux fonds à court terme dans l'entreprise.

Vers des acquisitions?

Selon Alliance Films, qui disait récemment pouvoir compter sur 14,5 % des recettes canadiennes au box-office, la transaction annoncée hier permet de mieux positionner le distributeur pour réaliser ses plans de croissance.

Le mot acquisition n'est pas mentionné dans le communiqué, mais il est question «d'agrandir le réseau européen et d'explorer de nouveaux marchés et partenariats».