D'habitude c'est Bruce Willis ou Arnold Schwarzenegger qui s'en charge. Mais cette fois-ci, on se demande bien qui peut sauver la planète, attaquée par les extraterrestres, dans le film de science-fiction à grand spectacle The Day the Earth Stood Still, qui sort vendredi sur les écrans.

C'est la panique quand les responsables de la défense et les scientifiques s'aperçoivent qu'un objet volant absolument non identifié se rapproche de la Terre à la vitesse de 300 000km/h et s'apprête à s'écraser sur Manhattan et ses huit millions d'habitants. Tous les radars, systèmes de protection et parades aériennes antimissiles ayant été neutralisés, les Terriens sont sans défense.

Au moment de heurter notre planète, cependant, l'ovni ralentit puis se pose en douceur dans Central Park. C'est une immense boule lumineuse, dont émerge une forme humanoïde enveloppée dans un film plastique. Celle-ci s'avance et tend la main à l'une des scientifiques venus assister à l'atterrissage, Helen Benson (Jennifer Connelly), mais les militaires lui tirent dessus.

Après quelques soins, l'extraterrestre reprend connaissance et, s'exprimant dans le langage des Terriens, se présente comme l'envoyé spécial d'«un groupe de civilisations». Il a forme humaine (Keanu Reeves), dit se nommer Klaatu, et veut s'adresser aux dirigeants de la planète pour les mettre en garde.

En garde contre quoi? D'autres boules lumineuses géantes ont atterri un peu partout et les envahisseurs semblent avoir pris le contrôle total de la Terre, de ses moyens de communication et de ses réseaux de défense. Dans l'affolement, c'est le traditionnel affrontement entre les politico-militaires et les scientifiques, entre le pouvoir (ou ce qu'il en reste) et le savoir. Mais ici le pouvoir ne peut plus rien, et le savoir ne sait pas grand-chose.

Klaatu est, en fait, venu sur Terre pour avertir les habitants que son «groupe de civilisations» a décidé de sauver la planète. Mais en éliminant ses habitants, qui sont en train de la détruire petit à petit, depuis des siècles: supprimer les Terriens est désormais le seul moyen de sauver la Terre.

La scientifique Helen Benson, qui l'aide à s'évader des locaux militaires dans lequel il est retenu, s'enfuit avec lui, accompagnée de son jeune fils. Parviendra-t-elle à le faire changer d'avis? Et a-t-il lui-même le pouvoir d'en faire autant pour l'ensemble des envahisseurs qui ont investi la planète?

Réalisé par Scott Derrickson, The Day the Earth Stood Still est le remake d'un film de science-fiction de 1951 de Robert Wise, le célèbre réalisateur de West Side Story et La mélodie du bonheur, décédé il y a trois ans. À l'époque, l'extraterrestre Klaatu venait faire la leçon aux habitants de la planète en pleine Guerre froide, les accusant de ne pas pouvoir et de ne pas vouloir s'entendre et s'aimer les uns les autres. Aujourd'hui, dans ce remake du début du 21e siècle, ce sont les désastres écologiques qui sont devenus les principaux dangers pour la Terre et qui justifient son sauvetage par la volonté des extraterrestres d'en éliminer les habitants pour repartir à zéro.

Si l'histoire ne manque pas de suspense, ses invraisemblances sont pesantes et la mise en scène plutôt lourde, tout comme l'interprétation de certains personnages: en secrétaire à la Défense, Kathy Bates a par exemple la légèreté de jeu de l'hippopotame de Madagascar-2. À l'inverse, Jennifer Connelly est un peu trop discrète et Keanu Reeves en rajoute dans la sobriété. Costume noir, fine cravate noire, regard noir, encore moins crédible que dans Matrix, sa seule consigne de jeu semble être: froncer les sourcils et surtout ne pas sourire.

Le spectateur, lui, pourra sourire de certaines naïvetés du scénario et de la mise en scène trop spectaculaire, mais goûtera sans doute le suspense de l'histoire et n'évitera pas de se poser quelques questions sur la pollution, le réchauffement climatique, les rivalités stériles entre Terriens et toutes ces sortes de choses qui menacent la survie de l'espèce humaine si elle ne change pas ses comportements.

La morale de tout cela est prononcée par un scientifique au jugement sage mais optimiste: «Au bord du précipice, nous changeons».