Son personnage de quinquagénaire frappé par une crise existentielle a beau avoir 25 ans de plus que sa nouvelle et pimpante conjointe, Marc Messier croit que le scénario du Grand départ aborde plusieurs autres aspects de la vie de couple que la différence d'âge.

«C'est un film qui va bien au-delà de ça. Au fond, l'âge a plus ou mois d'importance. Elle aurait eu 38 ans (10 de plus) que ça n'aurait pas changé grand-chose au film ou si peu, explique le comédien. L'histoire se passe beaucoup dans la tête du gars. C'est autant une histoire d'amour que de séparation. On voit toute l'épouvantable culpabilité qu'il éprouve envers ses deux enfants. Ce n'est pas plus facile de quitter que d'être quitté.»

 

Dans la comédie dramatique de Claude Meunier, son personnage de Jean-Paul, alias «Ji-Pi», médecin de 53 ans malheureux en ménage avec sa femme (Guylaine Tremblay), tentera de trouver le bonheur dans les bras d'une jeune artiste peintre (Hélène Bourgeois-Leclerc). Mais comme le pose avec beaucoup d'à-propos le tagline du film, «on ne refait pas impunément sa vie, surtout à 40 ou 50 ans!»

«Être en couple aujourd'hui, c'est davantage une envie qu'une obligation, précise à son tour Hélène Bourgeois-Leclerc. Dans le cas de Jean-Paul, il n'a pas nécessairement envie de prendre une pause pour se retrouver. Il n'est pas perdu, il a simplement envie d'autre chose, il en a assez de sa femme. Il est complètement amoureux de Nathalie (son personnage).»

Et elle, de lui, malgré la grande différence d'âge. «Quelque part, pour une femme, c'est très rassurant un homme comme lui, installé dans la vie, qui sait qui il est et où il s'en va.»

«Il est très amoureux de cette femme, renchérit Marc Messier. Il croit que la deuxième fois sera la bonne. Il a tout réglé. Au fond, on peut refaire sa vie autant de fois qu'il le faut, jusqu'à ce qu'on trouve le bonheur.»

À son avis, le couple peut survivre aux différentes étapes de la vie, mais encore faut-il faire un effort. «Pour que ça dure, il faut le vouloir, il faut travailler, entretenir la flamme.»

Accents de vérité

À l'ère des partenaires jetables et des familles recomposées, Le grand départ aborde un thème qui touche beaucoup de monde. Les deux comédiens ont pu s'en rendre compte lors des premières projections avec public.

«Ça suscite beaucoup de discussions, mentionne Marc Messier. Ça vient chercher beaucoup d'hommes qui ont vécu ça. Les spectateurs dans la vingtaine s'identifient davantage aux enfants du couple (Sophie Desmarais et Patrick Drolet). Beaucoup ont connu le divorce de leurs parents et une famille recomposée.»

Celui qui incarne Réjean, le menteur chronique de La petite vie, croit que son ami Claude Meunier livre l'un de ses textes «les plus achevés et le plus près de lui». «Il a voulu faire une histoire aux accents de vérité, moins caricaturale, à ne pas prendre au deuxième ou troisième degré, comme Les voisins ou La petite vie.» Normand Provencher

Dans Le grand départ, Marc Messier se glisse dans la peau d'un médecin de 53 ans qui plaque tout pour repartir à neuf avec une femme de 25 ans sa cadette (Hélène Bourgeois-Leclerc), au grand désarroi de sa femme (Guylaine Tremblay).