Un jury de Los Angeles a donné raison lundi aux organisateurs des Oscars, qui avaient intenté un procès à trois femmes souhaitant vendre une statuette remise à la vedette du cinéma muet Mary Pickford, a-t-on appris de source judiciaire.
  
Le règlement de l'Académie des arts et des sciences du cinéma (AMPAS), qui organise la cérémonie annuelle de récompenses depuis 1929, stipule que les statuettes dorées ne peuvent être revendues sans son accord et qu'elle a le droit de les préempter contre 10 dollars si elles se retrouvent sur le marché.
  
La prestigieuse institution était entrée en conflit avec trois héritières par alliance de l'actrice Mary Pickford, grande vedette du muet et confondatrice de l'Académie. Ces dernières ont en leur possession trois statuettes, dont deux décernées à Mary Pickford et une à son troisième mari, l'acteur Charles Rogers.
  
L'Académie, qui avait lancé la procédure pour «rupture de contrat», assurait que tant Mary Pickford (1892-1979) que Charles Rogers (1904-1999) avaient accepté par contrat la clause du règlement. Mais les héritières disaient que la signature de Pickford sur son contrat était fausse.
  
Elles affirmaient par ailleurs qu'elles ne voulaient vendre qu'une statuette et offrir la somme à des oeuvres, conformément aux volontés de la dernière épouse de Rogers, Beverly, décédée en 2007.
  
Mais les jurés ont estimé, après une semaine de débats et une heure de délibérations, que les héritières restaient liées par ces contrats.
  
«Nous sommes ravis», a déclaré l'un des avocats de l'Académie, David Quinto. La décision du jury doit encore être entérinée par le magistrat présidant à l'affaire.