«Il y a 18 ans que l'on parle de ce film. Chaque fois que nous étions entre deux productions, nous revenions toujours à The Curious Case of Benjamin Button: pouvait-on, avec la technologie du temps, le mener à bien en respectant l'histoire donc, en mettant l'accent sur l'émotion et non sur les effets spéciaux?» raconte Kathleen Kennedy. C'était non, jusqu'à tout récemment.

Les droits de la nouvelle de F. Scott Fitzgerald ont été achetés dans les années 80 par le vétéran producteur Ray Stark (Funny Girl, Steel Magnolia). «ll voulait tellement faire ce film! poursuit la productrice. Vous savez, il était Benjamin Button. Il faisait encore du ski à 80 ans! Il était très jeune d'esprit.»

Au fil des ans et des décennies, plusieurs scénaristes et réalisateurs ont été mêlés au projet. C'est David Swicord (Memoirs of a Geisha) qui a signé un premier scénario, alors que Steven Spielberg était considéré comme réalisateur possible. Le texte serait ensuite passé entre les mains de Ron Howard, qui aurait pu diriger John Travolta dans le rôle-titre. Puis, entre celles de Spike Jonze à la réalisation et de Charlie Kaufman à la scénarisation.

En 2005, Brad Pitt et Cate Blanchett seraient finalement montés à bord du navire dont David Fincher accepterait ensuite de tenir la barre, à la condition de le réaliser immédiatement après l'autre projet qui lui tenait à coeur, Zodiac.

C'est maintenant chose faite. Et bien faite. Mais Kathleen Kennedy a quand même un regret: «Ray ne verra pas le film.» Il est mort en 2004, à l'âge de 89 ans.