Les journalistes invités aux rondes d'entrevues précédant la sortie d'un film ont, en général, accès aux acteurs qui y tiennent les rôles principaux, de même qu'au réalisateur qui les a mis devant sa caméra.

Surprise (pas une bonne) et déception (grande) dans le cas de The Curious Case of Benjamin Button: les deux stars de l'oeuvre, Cate Blanchett et Brad Pitt, brillaient par leur absence, de même que le réalisateur David Fincher.

Le trou noir. En tout cas, pour les journalistes des médias écrits nord-américains. Parce que le trio, qui se trouvait dans l'hôtel où se déroulaient les activités promotionnelles de Benjamin Button, se consacrait «à la presse internationale et ça leur demande déjà beaucoup», a expliqué (!) la productrice Kathleen Kennedy.

Juste avant, son partenaire, Frank Marshall, avait mentionné combien ce film était «européen, par son rythme et sa longueur». Lors de projections de presse tenues devant des représentants de la presse étrangère, ce film lent et long (2 h 47) serait d'ailleurs, ont-ils souligné, accueilli par des concerts d'éloges.

Pas besoin d'être fort en calcul pour comprendre que les studios embarqués dans l'aventure (Paramount pour le marché intérieur et Warner Brothers pour le marché international) ont déjà conclu que c'est grâce à ces marchés-là, et non grâce au marché intérieur (dont le Canada fait partie), que The Curious Case of Benjamin Button a le plus de chances de devenir un succès de box-office.

D'où l'éclipse des trois étoiles dans la galaxie médiatique nord-américaine. Dommage.