Popularisé par Minuit, le soir, Dans une galaxie près de chez vous et Les 3 p'tits cochons, Claude Legault sera à l'affiche d'au moins quatre longs métrages en 2009. 

Malfrat dans Les doigts croches (Ken Scott), père vengeur dans Les 7 jours du Talion (Podz), militaire français dans La cité des ombres (Kim Nguyen) et fan du Tricolore dans Pour toujours, les Canadiens! (Sylvain Archambault).

«Tu sais, les 12 premières années de ma carrière, j'avais pas de rôles, pendant 10 ans, je les ai faites les auditions! Là, j'en ai: je rattrape le temps perdu», estime Claude Legault, rencontré à Ciné-Québec, la rencontre annuelle des distributeurs et exploitants de salles.

Le comédien rivalise avec Rémy Girard pour le nombre de rôles au grand écran, mais ne craint pas de lasser le public: «Si je faisais toujours le même de rôle, d'accord, mais là, j'essaie des choses nouvelles », dit-il.

Transformiste, Claude Legault s'amuse des changements physiques qu'il s'est imposé au cours de la seule année 2008. Jugez plutôt : il s'est rasé le crâne pour La cité des ombres, s'est laissé poussé la moustache façon Gérard Jugnot pour Les doigts croches et a pris quelques kilos pour Les 7 jours du Talion

«J'aime le look des Doigts croches, dit-il, en jaugeant sa photo sur l'affiche du film. Pour le Talion, j'ai arrêté de faire de l'exercice, j'ai grossi, je suis devenu plus rond, plus huileux. C'était l'énergie du personnage », poursuit le comédien.

Pour Les 7 jours du Talion, le thriller noir adapté du roman éponyme de Patrick Senécal, Claude Legault a composé son personnage en allant chercher dans les zones les plus extrêmes de la douleur humaine. Rappelons qu'il y interprète le père vengeur d'une fillette sauvagement assassinée par un pédophile.

«Ça a été vraiment dur. Des matins, je me disais que j'aurais de la misère à aller chercher de l'émotion, il fallait que je trouve de quoi: le gars, sa fille est morte. Il faut aussi trouver quel état de soulagement lui procure la torture du meurtrier. Il faut que tout passe dans mon corps, et c'est pas des choses que je fais dans la vie de tous les jours, ces faces-là. Ça a été dur », se souvient-il.

Claude Legault se réjouit toutefois d'avoir vécu cette expérience au côté du réalisateur Podz, qui fait sa première incursion au cinéma: «Je savais que j'avais raison d'embarquer avec lui. Ça été dur. Minuit, le soir était beaucoup moins dur que ça, mais je serais prêt à retourner dans une affaire comme ça, je pourrais faire des mecs encore plus durs».

En mars, Claude Legault se glissera dans la peau d'un tout nouveau personnage - un éducateur spécialisé - pour Dix ans, que réalisera aussi Podz. «Je me mets tranquillement dans le scénario, je vais rentrer dedans, trois semaines avant», dit-il.

Le comédien planche actuellement sur une série télé avec Réal Bossé, et a décliné plusieurs rôles pour le petit écran. Il s'apprête aussi à faire ses adieux, le 12 février, au téléroman Annie et ses hommes. «C'est un autre deuil à faire. En même temps, il faut passer à autre chose. Mais le 12, oui, ça va être dur», confie l'acteur.