Un film sur le peintre et sculpteur Jean Paul Riopelle est en préparation, a-t-on appris hier à Ciné-Québec. Jean-Philippe Duval (Dédé à travers les brumes) sera le scénariste et le réalisateur de ce projet qu'il a impulsé très récemment.

«Cela fait 12 ans que j'ai cette idée-là: Riopelle, c'est quelqu'un qui me bouleverse. Quand j'ai vu Frida (sur l'artiste mexicaine Frida Kahlo), je me suis dit: il faut faire un film sur Riopelle», explique le réalisateur, qui vient de recevoir l'appui de Roger Frappier (Max Films) pour ce projet.

Membre des automatistes, signataire du manifeste Refus global, Jean Paul Riopelle est l'une des grandes figures des milieux artistique et intellectuel montréalais des années 40. «J'ai envie de montrer le Québec des années 40, le Québec intellectuel. On montre souvent le Québec folklorique, mais rarement celui-là», dit Jean-Philippe Duval.

Le réalisateur s'est déjà immergé dans l'univers de Dédé Fortin, mais aussi de Réjean Ducharme (La vie a du charme), de Pierre Morency (Lumière des oiseaux) ou du chef montréalais haut en couleur Martin Picard (Martin sur la route).

«Mon terreau, c'est ce qu'on est. C'est toujours la même démarche, dit Jean-Philippe Duval. C'est un processus qui tient d'aller fouiller dans notre histoire récente.»

La sortie prochaine de Polytechnique (le 6 février) et de Dédé à travers les brumes (le 13 mars) témoigne, d'après le réalisateur, de la «maturité» du cinéma québécois.

«Il y a comme une certaine maturité, peut-être. J'ose espérer qu'il y a une identité plus claire et précise qui s'en vient. Dans Dédé, je recrée une scène du référendum de 1995. C'était hyper important: le cinéma a cette vertu de revisiter des événements de notre histoire.»