En lançant son guide «Mon enfant devant l'écran», la Régie du cinéma du Québec (RCQ) souhaite entamer une ère nouvelle de sa mission, en passant de l'information à un dialogue avec la société québécoise.

«C'est l'engagement de la Régie à se rapprocher davantage des citoyens et des cinéphiles, non pas en leur disant seulement voici, mais en leur disant voici et voici pourquoi», a expliqué dimanche son président, Charles Bélanger.

À la veille du début des semaines de relâche scolaire au Québec, M. Bélanger et la ministre de la Culture et des Communications, Christine Saint-Pierre, ont annoncé dimanche après-midi la publication de ce qu'ils estiment être le premier guide éducatif et préventif sur les images en mouvement présentées sur Internet, au cinéma et à la télévision.

Ce «petit coffre d'outils», comme l'appelle M. Bélanger, s'adresse aux adultes qui sont responsables d'encadrer des jeunes âgés de 8 à 12 ans, tant les parents ou tuteurs que les membres du système d'éducation.

Les enfants qui se situent dans cette tranche d'âge sont souvent capables de décoder en partie certains messages véhiculés dans les images en mouvement, mais ils n'ont pas toujours la maturité pour en comprendre le contenu.

«L'idée était de remonter la chaîne de la jeunesse jusqu'au monde adulte, de sorte qu'on puisse guider nos enfants dans cet univers de bombardement d'images et établir un dialogue avec eux qui fait probablement largement défaut», a affirmé le président de la Régie.

Par son guide, la RCQ veut donc aider à établir le discours entre adultes et enfants sur des images qui peuvent susciter chez eux des réactions ou des émotions fortes. Sexualité, drogue, homosexualité et violence y sont notamment abordées.

«Ce guide est des plus pertinents pour mieux accompagner les adultes qui ont la responsabilité d'encadrer les jeunes», a pour sa part souligné la ministre Saint-Pierre.

Et puisque les adultes fournissent parfois des réponses qui ne correspondent pas aux attentes des enfants, a expliqué M. Bélanger, «Mon enfant devant l'écran» offre des outils de prévention et des pistes de discussions constructives pour les parents. Le guide répertorie également les ressources qui leur sont disponibles, comme les systèmes de contrôle parental, les catégories de classement de films que font les régies de cinéma québécoise, canadienne et américaine, ainsi que celles de classement des jeux vidéos.

M. Bélanger a par ailleurs eu l'idée de créer un tel document lorsqu'il a pris connaissance d'une recherche sur le sujet, menée par deux professeures de l'Université Laval.

Marguerite Lavallée, de l'École de psychologie, et Estelle Lebel, du Département d'information et de communication, ont en outre écrit elles-mêmes la première partie du guide, en se servant des conclusions de leur recherche entamée il y a quatre ans.

Elles y suggèrent notamment aux parents différentes attitudes à adopter pour aborder la discussion avec leurs enfants et les façons de gérer les effets que peuvent avoir sur eux certaines images. Les professeures y catégorisent également les différents types d'images et elles expliquent aux parents comment déterminer les types de spectateurs que sont leurs enfants.

La RCQ a elle-même investi un montant de 60 000 $ pour réaliser le projet, tandis que le ministère y a simplement apporté son appui.

Le guide est disponible en français et en anglais sur le site Internet de la RCQ, ainsi qu'au bureau de la Régie.