La 7e édition du Festival du film sur les droits humains, qui se déroule du 6 au 15 mars à Genève, sera dédiée au dissident chinois emprisonné Hu Jia, Prix Sakharov 2008 pour la liberté de pensée du Parlement européen, ont indiqué mercredi les organisateurs.

Même si «la Chine ne libérera pas Hu Jia simplement parce que le parlement européen en a fait un héros des droits de l'homme», le Festival de Genève «sert assurément de piqûre de rappel sur l'état des droits de l'homme en Chine», ont expliqué ses organisateurs.

Le Festival, qui se veut une «plateforme» politique pour «faire pression» sur le Conseil des droits de l'homme de l'ONU qui siège à Genève, aura cette année pour thème la «dignité humaine» et apportera un éclairage spécial sur la situation en Géorgie après la guerre éclair de l'été avec Moscou, en Algérie ainsi que dans la Bande de Gaza.

Malgré «quelques lueurs» notamment avec l'annonce de la fermeture de la prison de Guantanamo, «le paysage des droits humains reste catastrophique» dans le monde, a estimé le codirecteur du Festival, M. Léo Kaneman, lors d'une conférence de presse.

«Nous vivons un temps de la honte où la violence s'acharne sur les plus vulnérables», a-t-il insisté, ajoutant: «nous voulons faire pression sur le Conseil (des droits de l'homme de l'ONU) afin qu'il se montre intransigeant».

Une vingtaine de films documentaires seront projetés devant un jury composé notamment de Louise Abour, ancienne Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, du réalisateur français Mathieu Kassovitz et de la journaliste Florence Aubenas.

Sur la Géorgie concourera notamment le film de la réalisatrice Nino Kirtadze Géorgie le châtiment, sur l'Algérie, Haqiqa la vérité d'Anne Amzallag. Sur Gaza, seront présentés Gaza-Sderot, Chroniques d'avant guerre de Serge Gordey, Robby Elmaliah et Khalil al Muzayyen ainsi que Shadida (femmes terroristes) de Natalie Assouline.

Le Festival évoquera également le sort des sans-papiers, de la liberté d'expression ou encore la vie d'un enfant soldat. Le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz présentera lui-même en première mondiale le film de Jacques Sarrasin: Le monde selon Stiglitz.