Maxim Gaudette, Rémy Girard, Lubna Azabal et Mélissa Désormeaux-Poulin joueront dans le prochain film de Denis Villeneuve, Incendies, a appris La Presse. Adapté de la pièce de théâtre de Wajdi Mouawad, Incendies sera tourné au Québec et en Jordanie dès le mois de mars.

La tournée de promotion de Polytechnique à peine terminée, Denis Villeneuve retrouvera pour Incendies Maxim Gaudette, le tueur silencieux du film. «Je pensais très fort à lui après Polytechnique. Je ferais tous mes films avec lui, il a un immense talent et c'est très excitant de retravailler avec lui», explique le réalisateur.

Maxim Gaudette sera Simon, un jeune homme «terre à terre, qui s'est débrouillé seul très vite». Le jeune homme a une soeur jumelle, Jeanne, interprétée par Mélissa Désormeaux-Poulin (À vos marques... party!). Nés au Liban, ils ont été élevés par leur mère, Nawal (Lubna Azabal) au Québec.

Après plusieurs mois de casting, notamment auprès de Québécois d'origine maghrébine ou libanaise, le choix de la production s'est arrêté sur les deux meilleurs acteurs, tout «pure laine» soient-ils, dit Villeneuve. «On y est allés pour la qualité du jeu, plus que pour l'origine directe. On a essayé de trouver les meilleurs comédiens possible.»

Incendies débute à la mort de Nawal. Un notaire (Rémy Girard, «quelqu'un que j'admire beaucoup», dit le réalisateur) révèle à Jeanne et Simon l'existence d'un père et d'un frère restés dans le pays natal de leur mère. «Ils retournent sur leurs traces et réalisent quelle vie incroyable leur mère a menée», dit le producteur du film, Luc Déry.

C'est en 2004 que Denis Villeneuve a eu le coup de foudre pour Incendies, de Wajdi Mouawad. «Depuis, j'ai ce film dans les tripes, dit Denis Villeneuve. L'histoire est extraordinaire, c'est une tragédie moderne. Le plus impressionnant, c'est le rapport à la colère, comment un être humain peut évoluer avec des colères générationnelles.»

Si le dramaturge a accepté, avec «générosité», selon le mot de Denis Villeneuve, de voir sa pièce adaptée au cinéma, le scénario est signé du réalisateur, avec l'aide de Valérie Beaugrand-Champagne.

«Pour moi, la scénarisation est un travail d'équipe et Valérie a été d'une aide fondamentale», juge Denis Villeneuve.

Le film ne se déroulera pas au Liban, mais dans un pays inventé et inspiré du Liban, de la Syrie et de la Jordanie. Aussi, Incendies au cinéma ne sera pas une version filmée de la pièce. «Le texte est magnifique, mais j'ai tout jeté à l'eau. Je voulais faire le film le moins bavard possible, voir comment on peut traduire ces mots en images», dit Denis Villeneuve.

Doté d'un budget de 6,5 millions, Incendies s'annonce comme le film le plus ambitieux de Denis Villeneuve. «Ç'a été essentiel de faire Polytechnique avant: j'ai énormément appris sur Polytechnique et c'est une étape importante pour moi. Je n'aurais pas pu passer directement de Maelström à Incendies», dit-il.

Incendies est aussi le premier projet, à l'international, de la maison montréalaise micro_scope (Continental, un film sans fusil, C'est pas moi, je le jure!). Mais ce ne sera pas le dernier puisque Anaïs Barbeau-Lavalette (Le ring) planche actuellement sur un projet de long métrage en Jordanie (Inch'Allah) qui sera produit par micro_scope. Elle suivra également le tournage d'Incendies en Jordanie pour un documentaire. «Ce ne sera pas un making-of habituel, mais le film d'une vraie documentariste, qui a déjà séjourné en Palestine», dit Luc Déry.

Le producteur ne cache pas ses ambitions pour le premier film de Denis Villeneuve chez micro_scope. Le film, qui sera achevé au début de l'année 2010, aura, espère Luc Déry, une visibilité internationale dans un festival. Au Québec, il sera distribué par les Films Séville.