Téléfilm Canada a annoncé hier son soutien à sept projets de longs métrages, parmi lesquels Piché, d'Érik Canuel, À l'origine d'un cri, de Robin Aubert et Le poil de la bête, de Philippe Gagnon. Fait assez rare pour être souligné, la liste de Téléfilm ne comprend aucun projet d'Alliance Vivafilm, le plus gros distributeur canadien.

«C'est très rare», admet Louise Deslauriers, directrice nationale du long métrage pour le marché francophone de Téléfilm Canada. «Alliance avait moins présenté de projets à ce dépôt», explique-t-elle. La SODEC a, de son côté, accordé son soutien à trois projets d'Alliance la semaine dernière.

En revanche, la récolte est bonne pour TVA Films, qui voit trois de ses projets acceptés par Téléfilm Canada. Piché et À l'origine d'un cri avaient reçu l'aval, l'an dernier, de la SODEC, et pourront entrer en production prochainement. Le journal d'Aurélie Laflamme, de Christian Laurence, devra retenter sa chance à la prochaine ronde de décisions auprès de l'organisme provincial.

Rendues publiques à quelques jours d'intervalle, les décisions de la SODEC et celles de Téléfilm divergent: Opération tablette, de Louis Choquette, Gerry, d'Alain Desrochers, et Nana Mesnak, d'Yves Sioui Durand ont été retenus par Téléfilm, mais pas par la SODEC. Un autre projet d'Alain Desrochers, ainsi que ceux d'Yves Pelletier, de Louis Bélanger, de Michel Monty, de Stéphane Lafleur, de Sébastien Pilote et de Marc Bisaillon ont eux reçu le soutien de la SODEC, mais pas celui de Téléfilm.

«Nous sommes deux institutions indépendantes, avec deux mandats différents, affirme Mme Deslauriers. À Téléfilm, on a toujours financé toutes sortes de films, des films d'auteur ou des films populaires, mais il est clair que ceux que l'on a choisis cette fois sont des films avec beaucoup de potentiel.»

Avec Michel Côté, Piché, inspiré de la vie du célèbre commandant d'Air Transat qui a réussi un atterrissage miraculeux aux Açores en 2001, sera produit avec un gros budget - entre 7,2 et 7,5 millions, selon TVA Films. «Piché a un potentiel très populaire: on espère que ça va fonctionner», dit Mme Deslauriers.

Rappelons que Téléfilm Canada dispose, pour le volet sélectif des longs métrages francophones, d'une enveloppe de 11 à 12 millions. Pour sa première ronde de décisions, Téléfilm a dû choisir parmi 43 projets - un record, selon Mme Deslaurier. Sept projets seulement ont donc été retenus.

La prochaine ronde de décisions se fera avant l'été.