Treize sera-t-il un chiffre chanceux pour Festivalissimo? À en juger par le sourire pétant des organisateurs, hier en conférence de presse, on serait tentés de le croire.

Le Festival de cinéma ibéro-latino-américain de Montréal revient cette année du 19 mars au 5 avril, avec une programmation diversifiée, à la fois populaire et pointue. On y présentera des productions de 28 pays différents, incluant le Brésil, le Pérou, l'Argentine, le Chili, l'Uruguay, le Mexique, la Colombie, l'Espagne et le Canada. Tous les films (en espagnol) seront sous-titrés (en anglais et en français) et diffusés au cinéma Ex-Centris.

 

Pour Yuri Berger, responsable du menu, il s'agit d'une très bonne table, avec quelques grands crus. La plupart de ces longs métrages sont sortis l'an dernier et seront présentés pour la première fois au Québec, sinon au Canada. Certains arrivent à Montréal auréolés de prix internationaux (Festival de Rio, de La Havane, de San Sebastián), d'un gros succès national ou ont été sélectionnés pour représenter leur pays dans la catégorie du meilleur film étranger aux Oscars.

«Monter un festival nécessite du travail, mais aussi de la chance, explique Yuri Berger. Or, cette année, la chance était de notre côté. On a eu pratiquement tous les films qu'on voulait avoir. Au-delà de leur nationalité, beaucoup sont des films importants.»

Parmi les bonnes prises de ce 13e Festivalissimo, M. Berger cite Historias extraordinarias, un très long métrage de 4 heures signé Mariano Llinàs qui a été salué comme le meilleur film argentin de 2008 (22 et 28 mars). Ou Ultima Parada 174, production rentre-dedans écrite par Braùlo Mantovani, scénariste du fameux Cité de Dieu (21 et 27 mars, 4 avril). Ou El nido vacio, comédie douce-amère argentine, dans la veine Woody Allen (19 et 27 mars). Ou encore Tony Manero, histoire d'un homme obsédé par le personnage principal de Saturday Night Fever (20, 24 et 26 mars). Ce film chilien a valu à son acteur principal Alfredo Castro, le prix d'interprétation au dernier Festival de La Havane.

Le reste de la programmation, franchement éclectique (courts, longs, fictions, documentaires, comédies, drames, films d'auteur, films commerciaux) devrait rendre compte de la croissante diversité du cinéma en espagnol. Et prouver, une fois pour toutes, que l'industrie du film latino-américain ne se limite plus aux seules productions mexicaines, argentines ou brésiliennes. Yuri Berger évoque entre autres le cinéma péruvien (La teta astustada, Ours d'or à la dernière Berlinale) mais surtout le cinéma chilien, actuellement en pleine renaissance, grâce à de jeunes cinéastes comme Sebastián Silva (La vida me mata, 22 mars et 3 avril) et Rodrigo Marin (Las ninas, 23 et 30 mars).

Alors que la communauté latino-montréalaise grandit, se transforme et s'intègre de mieux en mieux, il semble désormais acquis que Festivalissimo a sa place dans notre paysage culturel. Une évidence qui a été confirmée l'an dernier avec un 12e festival particulièrement fréquenté. À noter que l'événement dépasse aujourd'hui le cadre du cinéma, pour présenter quelques spectacles de danse, de musique, de multimédia et même un party avec des DJ latinos branchés.

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Programmation complète sur www.festivalissimo.ca