La salle 8 du Cineplex Odeon faisait un peu penser, hier soir, à une polyvalente des années 80, avec sa profusion de cheveux et ses typiques t-shirts d'Iron Maiden. Et pour cause... Quelque 250 fans du légendaire groupe rock s'y sont entassés pour assister à l'unique représentation en salle à Québec du documentaire Flight 666.

Dernier film des Torontois Sam Dunn et Scot McFadyen (Metal : A Head Banger's Journey, Global Metal), le «vol 666» relate le pari un peu fou qu'a relevé le groupe britannique en 2008, en donnant 23 concerts sur cinq continents en seulement 45 jours. Avec, aux commandes du Boeing 757 privé Ed Force One, nul autre que le chanteur Bruce Dickinson...

Malgré une immense célébrité et une carrière remontant aux années 70, c'était la première fois que les musiciens laissaient des documentaristes filmer leur «intimité de tournée». Flight 666 n'était présenté que dans six villes au Canada, et seulement hier, alors les «vrais» amateurs avaient intérêt à ne pas laisser passer leur chance.

Certains, comme Olivier Teko, avaient simplement «annulé un squatch» pour s'y rendre. D'autres, comme Dominic Tremblay et Antoine Sauvageau, avaient carrément fait le voyage depuis Trois-Rivières en compagnie d'un ami de Joliette, François Fleury.

 

«C'est un groupe historique. Ils sont vraiment venus me chercher dans toutes les étapes de ma vie, de l'adolescence à l'âge adulte», confiait avant la représentation M. Tremblay, 31 ans, qui avait fait l'aller-retour jusqu'à Québec deux semaines auparavant pour acheter des billets.

Son ami François disait quant à lui avoir une collection de 35 000 $ d'articles reliés à Iron Maiden, en plus d'avoir vu le groupe 14 fois en spectacle - mais jamais dans un avion, a-t-il dû admettre. L'heure de tombée ne nous a pas permis de leur demander si le film valait le déplacement...

Loin de l'encyclopédie

Il y a cependant fort à parier que oui, tant le documentaire est taillé sur mesure pour les fans, et à peu près juste pour eux d'ailleurs, par la part belle qu'il fait à la trame sonore et aux séquences de spectacles. En revanche, ceux qui avaient payé leur billet pour en apprendre davantage sur ce groupe-culte, ses origines, son évolution, etc., bref, ceux qui s'attendaient à l'approche presque encyclopédique de A Head Banger's Journey, ceux-là sont sans doute restés un peu sur leur faim.

Il demeure tout de même que le documentaire fait découvrir une bande de six vieux rockers sympathiques qui, bien qu'ils commencent à faire leur âge, n'en gardent pas moins un esprit gamin et un humour piquant qui pimentent autant le métrage que les mélodies galopantes de Steve Harris. Sans compter certaines séquences en particulier - Aces High à Mumbai, Powerslave au Costa Rica et Run to the Hills en Colombie - qui sont proprement saisissantes.