Depuis sa création dans les années 60, Spock et les autres personnages de Star Trek ont passionné plusieurs générations de téléspectateurs. Les fans de cette série «culte», encore nombreux aujourd'hui, vont donc découvrir avec beaucoup d'intérêt le film fantastique qu'en a tiré J.J. Abrams (ce vendredi sur les écrans nord-américains), bourré d'effets spéciaux, mais dont le scénario manque d'originalité.

Comme on pouvait s'y attendre, Star Trek ne commence pas très bien, puisque ce n'est rien de moins que l'avenir de la galaxie qui est en danger. Deux hommes qui n'ont pas grand-chose en commun vont tenter de déjouer les sombres desseins du menaçant Nero (Eric Bana), un Romulien fanatique. D'un côté, il y a le jeune James Tiberius Kirk (Chris Pine), un jeune rebelle, tête brûlée qui a beaucoup de mal à obéir. De l'autre, il y a Spock (Zachary Quinto, qui a joué dans la série Heroes), déchiré entre deux mondes parce que sa mère (Winona Ryder) est une Terrienne et son père un Vulcain (ce qui lui a valu de belles oreilles pointues), qui est très intelligent et très discipliné.

Le choc de leurs deux personnalités fait des étincelles, mais pour sauver le monde, leur complémentarité pourrait s'avérer fructueuse. Une belle jeune femme qui ne les laisse pas insensibles, Uhura (Zoë Saldana), risque toutefois de mettre à mal leur collaboration...

Après Mission Impossible III en 2006, J.J. Abrams réalise un nouveau film à grand spectacle, en s'attaquant à un véritable mythe. «J'étais fan de la série originale, mais j'ai toujours eu le sentiment qu'il manquait quelque chose à Star Trek. Il y a eu 10 longs métrages, mais c'est la première fois qu'un film aborde les origines de l'histoire que Gene Roddenberry a créée en 1966», explique-t-il.

J.J. Abrams est donc remonté aux origines, avec le lancement du vaisseau U.S.S. Enterprise au XXIIIe siècle, et la rencontre entre Kirk et Spock. Toute une galerie de personnages les entoure, à commencer par le seul acteur qui ait joué dans la série d'origine, et non un des moindres, puisqu'il s'agit de l'interprète de Spock en personne, Leonard Nimoy. Il joue à nouveau ce personnage, mais à un âge différent du Spock incarné par Zachary Quinto.

«Ni moi ni aucune autre des personnes qui avons travaillé sur la série originale n'aurait imaginé que Star Trek aurait une telle longévité», commente Leonard Nimoy.

«Leonard a vécu tellement longtemps avec Spock qu'il le connaît par coeur, intuitivement», souligne pour sa part Zachary Quinto, qui a passé beaucoup de temps avec le Spock original pour lui demander des conseils.

Entre le duo formé par Kirk et Spock vient se glisser la charmante Uhura, officièrr en charge des communications à bord de l'Enterprise. Uhura, incarnée dans la série télé par Michelle Nichols, était un des premiers personnages afro-américains majeurs apparaissant dans une série, et la première femme noire à embrasser un homme blanc à la télévision américaine. Si l'enjeu n'est plus le même pour Zoë Saldana, la jeune actrice d'origine portoricaine et dominicaine (déjà vue dans Pirates des Caraïbes: la Malédiction du Black Pearl), à la fois douce et déterminée, s'acquitte très convenablement de sa tâche.

Ni Zoë Saldana, ni les autres acteurs n'ont toutefois l'occasion de s'illustrer particulièrement dans Star Trek. L'essentiel est ailleurs, dans les scènes d'action et les effets spéciaux qui sont parfois très impressionnants, les somptueux décors et les costumes un peu démodés des personnages. Le scénario reste assez classique, sans grande originalité. Ce film divertissant devrait toutefois plaire aux fans de la série qui, une nouvelle fois, s'évaderont pendant un peu plus de deux heures, à quelques années-lumière de leur quotidien.