Dévoilé à Cannes hors compétition, Jusqu'en enfer ravira les fans de la première heure de l'Américain Sam Raimi, créateur de la trilogie Evil Dead, qui revient au film d'épouvante après plusieurs années consacrées à tourner la série des Spider-Man, plus familiaux.

Avant même le générique, les âmes sensibles doivent se faire à l'idée qu'elles passeront un dur moment. La première scène plante le décor: un enfant disparaît dans les entrailles de l'enfer happé par les forces du mal.

La véritable histoire de Jusqu'en enfer (Drag me to Hell) se déroule dans le Los Angeles d'aujourd'hui. Christine (Alison Lohman), spécialiste en prêts immobiliers, vit avec son petit ami Clay, professeur. Sa vie s'annonce radieuse.

Un jour cependant, elle se voit contrainte de refuser à une étrange vieille femme un nouveau report de crédit afin de montrer à son supérieur sa fermeté, dans le but d'obtenir une promotion.

La vieille dame, Mme Ganush (Lorna Raver), qui du coup va perdre sa maison, la supplie à genoux de revenir sur sa décision avant de lui jeter un sort, celui du Lamia, LA force du mal.

La vie de Christine bascule progressivement dans un véritable cauchemar: hallucinations, bagarres avec les esprits, déversements de vomis ou de bestioles peu ragoûtantes... Effets spéciaux garantis.

Dans sa quête pour échapper au funeste sort qui lui est réservé - après trois jours de tourments, le Lamia viendra chercher son âme et l'entraîner en enfer -, Christine cherche de l'aide auprès de deux médiums, Rham Jas, puis Shaun San Dena (Adriana Barraza). De fait, la jeune fille très lisse et un brin timide devient plus forte.

Heureusement, ce long métrage au rythme haletant a des allures aussi de bande dessinée ou laisse respirer le spectateur par quelques notes d'humour: quand le médium lui demande de sacrifier un animal, l'héroïne répond «Je ne peux pas, je suis végétarienne».

Le spectateur se demande tout au long du film jusqu'où la jeune femme ira pour se libérer de la malédiction et qui mérite de mourir à sa place.

Pour Sam Raimi, dont le film était projeté lors d'une des séances de minuit du festival, il s'agit d'une «simple histoire morale» dans laquelle la protagoniste «veut bien faire, essaie de réussir à Los Angeles». Elle a juste fait une erreur. «Le film montre comment elle réagit face à une punition disproportionnée par rapport à sa faute».

Jusqu'en enfer sortira en France et en Grande-Bretagne le 27 mai, puis le 29 aux Etats-Unis et à partir de juin dans la plupart des pays européens.