Le gouvernement Charest pourrait mettre en place de nouvelles mesures pour attirer plus de tournages étrangers au Québec afin de venir en aide à l'industrie du cinéma, a appris La Presse.

«Il y a des pourparlers, il y a des négociations (avec les ministères des Finances et de la Culture) pour voir comment on peut s'arrimer avec la concurrence, mentionne le commissaire du Bureau de la télévision et du cinéma du Québec (BCTQ), Hans Fraikin. Avant, l'un de nos gros atouts, c'était que les Américains n'avaient pas à traverser l'océan pour venir tourner Paris ou l'Europe de l'Est.»

Or, la France, tout comme plusieurs États américains d'ailleurs, offre maintenant d'alléchants avantages financiers, comme des crédits d'impôt tant sur la main-d'oeuvre que sur l'équipement. Dans ces circonstances, le Québec peine à demeurer dans la course.

Rappelons que, en 2007, les productions étrangères ont rapporté au Québec 270 millions de dollars. En 2008, elles n'ont généré que 60 millions.

«Les producteurs font de plus en plus attention à leurs dépenses, souligne le commissaire du BCTQ. Ils cherchent les endroits où ils peuvent économiser de l'argent. Et si nous, en matière de crédits d'impôt, nous ne sommes pas concurrentiels, nous ne sommes plus n'est plus dans la course.»

Pour redevenir une destination populaire auprès des producteurs, une nouvelle série de crédits d'impôt s'avérerait une solution intéressante, estime M. Fraikin. Et l'idée serait envisagée par Québec.

Rappelons que, lors de l'énoncé économique de janvier, le gouvernement avait bonifié ses crédits d'impôt. En ce qui concerne la mise en place de nouvelles mesures, Québec a toutefois été avare de commentaires. «S'il y a des mesures qu'on peut prendre pour aider cette industrie, on va le faire, s'est contentée de répondre Anne-Sophie Desmeules, porte-parole du ministre des Finances, Raymond Bachand. On va les étudier, on va voir ce qui est possible de faire, mais je ne peux rien confirmer à ce sujet.»

M. Fraikin rappelle que la crise économique force les producteurs à se serrer la ceinture et à réduire leurs budgets. «Il y a trois ans, les principaux critères d'un producteur étaient artistiques. Mais là, cette tendance est complètement renversée: aujourd'hui, ils sont prêts à sacrifier plein d'éléments artistiques pour économiser de l'argent, affirme-t-il. Les producteurs ont beau préférer Montréal à n'importe quelle autre ville du monde, si ça leur coûte plus cher, ils vont peut-être décider d'aller au Michigan et au Nouveau-Mexique, là où les crédits d'impôt sont beaucoup plus généreux.»