On tente un coup d'argent? On étire la sauce? On fait durer le plaisir? Rien de tout cela. Selon les artisans des films Harry Potter, il y a une explication logique et pertinente au fait que le dernier tome de la saga de J.K. Rowling, Harry Potter et les reliques de la mort, fasse l'objet de deux films. La voici.

Harry Potter et les reliques de la mort, que David Yates réalise à partir du dernier tome de la saga de J.K. Rowling, fera l'objet de deux films - la sortie du premier est prévue pour novembre 2010 et du second, pour juillet 2011 - et, selon le producteur David Heyman, rencontré à New York la semaine dernière, ce serait la «faute» du réalisateur Alfonso Cuaron.

C'est lui qui, quand il a travaillé avec le scénariste Steve Kloves sur Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban, a eu l'idée de raconter l'aventure du point de vue de Harry Potter. Une idée qui a si bien fonctionné (aux yeux de plusieurs critiques, pour cela entre autres, le troisième film de la série est le meilleur), qu'elle a été reprise dans les longs métrages qui ont suivi.

«Or, dans le dernier tome, tout, tout est relié à Harry, a continué le producteur lors de conférences de presse tenues dans les jours précédant la sortie du Prince de Sang-Mêlé. Il devenait donc extrêmement difficile de couper.» D'où la «nécessité» de décliner le livre en deux temps. «Ou en trois», pouffe le scénariste Steve Kloves, qui a jonglé avec cette idée - quelques secondes, quoi!

Il faut dire que la structure du roman permettait tel exercice. «Le premier film va être un road movie. Nous sommes très loin de Poudlard. Harry, Hermione et Ron sont comme trois réfugiés en territoire ennemi, poursuivis par les forces du Mal. La deuxième partie est un opéra, un film épique avec de grands combats», explique David Yates qui sera à la barre de ce diptyque, comme il a été à celle du Prince de Sang-Mêlé et de L'Ordre du Phénix.

C'est d'ailleurs parce qu'ils peuvent voir venir les choses que Steve Kloves et lui n'ont pas succombé à la tentation de «mettre toute la gomme» dans Le Prince de Sang-Mêlé: «Nous avons coupé le grand affrontement qui oppose les élèves et professeurs de Poudlard aux forces de Voldemort parce que nous savions qu'il y aurait un terrible combat à la fin du dernier film... et nous ne voulions pas en diluer l'impact», indique David Yates - qui savait aussi que le scénariste et lui seraient de cette ultime partie, et auraient donc l'occasion de «créer» cette bataille titanesque entre sorciers.

Le tournage a commencé à la mi-février et se poursuivra jusqu'à la fin de l'année: il devrait durer 248 jours, les deux longs métrages étant tournés l'un à la suite de l'autre. Producteur, réalisateur et scénariste se font toutefois discrets quand on les interroge sur l'endroit où se terminera le premier film et celui où commencera le second: «Nous ne l'avons pas décidé à l'avance, ça s'est placé de manière très organique - et ça peut encore changer», assure David Heyman. «Tout cela deviendra clair dans la salle de montage, pas avant», ajoute David Yates.

Une chose est (presque) sûre, c'est dans le premier volet du diptyque que l'on verra Hermione et Ron (Emma Watson et Rupert Grint) échanger leur premier baiser. «Nous venons de le tourner. Ça fait 10 ans que les fans espèrent ce moment, alors nous devions faire ça bien», rigole la jeune actrice. Le résultat? «Bien... on attend vos critiques.»

________________________________________________________
Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé prend l'affiche mercredi.

Les frais de voyage de ce reportage ont été payés par Warner Brothers.