Le sexe n'a pas de frontières. C'est particulièrement vrai dans le domaine du cinéma, où l'érotisme se décline dans toutes les langues.

Au Japon, par exemple, l'industrie du soft core roule à plein régime depuis plus de 40 ans, révélant au passage quelques cinéastes aujourd'hui réputés, comme Yojiro Takita, gagnant du plus récent Oscar du film étranger pour Departures.

Nommés pinku eiga (cinéma rose), ou encore «roman porno», ces films de fesses ont été produits par milliers. Autant dire que la quinzaine de films que présentera la Cinémathèque québécoise jusqu'au 26 juillet, en marge du festival Fantasia, ne constitue que la pointe de l'iceberg. Mais comme introduction au genre, on ne pouvait probablement pas demander mieux. Voyez seulement les titres : L'emprise des sens, J'aime le S/M, La maison des perversités, Salon rose de cinq femmes érotomanes, Quand l'embryon part braconner...

La plupart de ces films ont été tournés dans les années 60 et 70, alors que 50% de la production nationale nippone était occupée par les films érotiques. Mais il faut savoir que le pinku existe encore aujourd'hui, bien qu'à moins grande échelle (environ 80 films par an) et qu'il s'agit toujours d'un tremplin pour les jeunes cinéastes voulant se faire un nom. Fait à noter : les pinkus sont toujours tournés en 35 mm et diffusés en salle, contrairement au cinéma porno occidental, qui se limite à la vidéo.

La Cinémathèque présente aussi une exposition d'affiches de films érotiques japonais, prêtées par le National Film Center de Tokyo, un intéressant complément à cet univers pas si rose que ça.

L'Empire du désir
, à la Cinémathèque québécoise, du 15 au 26 juillet. Informations : www.cinematheque.qc.ca