La réunion de Roy Dupuis, Claude Legault, Patrice Robitaille, Jean-Pierre Bergeron et Paolo Noël à l'écran s'est faite dans la joie et dans la bonne humeur, d'après les artisans du film. Les cinq comédiens donnent vie à une joyeuse bande de filous, qui entreprennent un pèlerinage pour changer, mais aussi pour récupérer le butin du vol du siècle.

«J'ai choisi les acteurs un par un, car les personnages ont tous une incidence les uns par rapport aux autres», explique Ken Scott. C'est d'abord à Roy Dupuis qu'il a pensé pour Les doigts croches. Dans la peau du leader présumé de la bande, Charles Favreau, le ténébreux comédien revient à un genre plus léger.

«Je fais souvent des choses souffrantes, alors je me suis dit que ce serait plaisant à faire. J'aime aussi la couleur naïve du scénario, celui-ci était un peu comme les anciennes comédies», estime Roy Dupuis.

Patrice Robitaille s'est quant à lui imposé dans le rôle de Donald Quintal, l'idéaliste naïf de la bande. «C'est un personnage qui était important, son évolution suit aussi la courbe dramatique du film», croit Patrice Robitaille.

D'abord envisagé comme un grand gaillard, Conrad Côté est devenu ensuite le «petit nerveux» du groupe. Secoué de tics, trapu, il est cleptomane, mais certainement «une petite chandelle», dit son interprète, Claude Legault.

«Il est simple d'esprit, il n'a pas de mots, il est toujours tendu. Je suis allé chercher physiquement cette tension qu'ont aussi les petits rongeurs. Il y a toujours quelque chose qui lui échappe», rit Legault. Pour charger la barque, le comédien s'est aussi laissé pousser une moustache et passe la majeure partie du film coiffé d'un béret.

Mutique, le personnage de Jean-Pierre Bergeron, Isidore Dubois, attire instantanément l'antipathie. «Ça a été extrêmement séduisant pour moi de jouer cet homme souffrant, blessé, inapte à communiquer. Ken m'a beaucoup dirigé et m'a encouragé à la vulnérabilité», dit Jean-Pierre Bergeron.

Enfin, Paolo Noël a séduit le réalisateur et le producteur grâce à sa performance de tueur dans la série télé Omertà. «J'ai vécu ça, les cabarets: mon père était bandit. Je sais bien comment ça marche, raconte le chanteur, aujourd'hui âgé de 80 ans, qui se glisse dans la peau d'Eddy Papini. Mon personnage est amusant, il a une philosophie de vie spéciale: c'est un client de bordel, un voleur. C'est un gars comme mon père, ça a été pour moi facile à jouer.»

Souvent filmés en groupe, les comédiens n'estiment pas avoir dû batailler pour prendre leur place au milieu de ce choeur d'hommes. «Je n'ai pas eu besoin de forcer la dose pour être la base du groupe, se souvient Roy Dupuis. Ça va de soi ces affaires-là: tu parles quand c'est à ton tour de parler, that's it», tranche Robitaille.