Pour son premier long métrage, Mariloup Wolfe n'a pas eu peur de miser sur un film dramatique abordant de plein fouet les interrogations de la «génération Y».

«Pour ce premier long métrage, je voulais des thèmes qui me tiennent à coeur, sérieux. J'ai voulu faire une dramatique, avec beaucoup d'émotions», a confié la jeune femme en entrevue, quelques jours avant la première de Les pieds dans le vide au Cinéma Impérial à Montréal.

Celle qui a étudié en production cinématographique à l'Université Concordia a reconnu avoir eu un important défi à relever en faisant quelque chose loin d'un film léger.

«On essaie de faire réfléchir les gens», a averti la jeune femme aux cheveux blonds, qui verra son film projeté dans des dizaines de salles de cinéma au Québec à compter du mercredi 12 août.

Il faut effectivement ne pas avoir froid aux yeux pour une première, comme ceux et celles qui, dans ce film, décident de sauter en parachute.

C'est ce sport particulier qui unit ces jeunes qui, parallèlement, s'interrogent dans une société où c'est souvent le chacun pour soi et l'indifférence qui prédominent.

«Le titre du film est évocateur. Il parle de cette génération qui se cherche, se demande quoi faire, qui est un peu perdue», a précisé la jeune réalisatrice.

Les fringants, dont une jeune femme, qui se rencontrent dans un centre de parachutisme, sautent pour les sensations fortes mais aussi pour oublier, d'une certaine façon.

Les jeunes vivront une belle complicité mais l'arrivée d'un petit nouveau, en quête d'identité, viendra brouiller les cartes dans la relation.

«Ces jeunes sont souvent en quête d'adrénaline. Ils ont besoin de se libérer, d'évacuer des émotions, pour diverses raisons, a relaté l'ex-vedette de la série télévisée Ramdam, qui était diffusée à Télé-Québec. Chacun vit un drame pendant l'été, ils ont des choix a faire et leur amitié va être mise à rude épreuve. Il va falloir qu'ils se trouvent.»

L'idée du scénario est de Vincent Bolduc. Quand Mme Wolfe s'est jointe à l'équipe de production, elle a travaillé à nouveau le scénario, en attendant que toutes les étapes de financement du film soient franchies.

Finalement, toute l'opération aura duré deux ans pour ce film, produit par Claude Veillet de Vision 4 et distribué par TVA Films, qui voulait atteindre la génération des 20-30 ans.

«Ce film me fait penser à un western ou a un road movie, a conclu Mariloup Wolfe. Ca m'allumait beaucoup d'autant plus que plusieurs thèmes sont abordés dans le film.»

La réalisatrice, dont le conjoint, Guillaume Lemay-Thivierge fait partie de la distribution, a bien aimé son expérience.

«J'ai eu la chance de travailler sur ma vision et j'ai influencé pas mal de choses. Ce fut un beau défi pour moi, une expérience incroyable mais, reconnaît-elle, difficile sur le plan technique.»

Avec les divers sauts en parachute, on pourra voir des images à couper le souffle.

Lemay-Thivierge, qui possède une école de parachute, a mis l'épaule à la roue mais il fallu embaucher des cascadeurs.

Laurence Leboeuf et Éric Bruneau, de grands amis dans le film et maintenant dans la vraie vie - de même que le scénariste Vincent Bolduc, jouent également dans ce film.