Dans Les pieds dans le vide, Mariloup Wolfe fait le portrait, autour du parachutisme, d'une bande d'amis qui vit loin du train-train quotidien. Guillaume Lemay-Thivierge, Éric Bruneau et Laurence Leboeuf ont entouré la réalisatrice dans son premier film.


Fidèles à l'idée centrale du film, l'équipe des Pieds dans le vide reçoit la presse à l'école de parachutisme de Guillaume Lemay-Thivierge, à Joliette. Des éléments de décors y ont été ramenés et, comme dans le film, le lieu est occupé par des parachutistes qui vaquent à leurs occupations, entre le petit café, le pliage des parachutes et la piste d'atterrissage.


En dépit des apparences, le producteur estime signer un film « de génération » plutôt qu'un film « d'action-action ». « Je voulais qu'on raconte l'histoire de jeunes adultes dans la vingtaine », explique Claude Veillet, des Films Vision 4, initiateur du projet.


Manu (Laurence Leboeuf) est une jeune femme en plein trouble : alors que sa mère meurt d'un cancer, son coeur balance entre Raf (Éric Bruneau) et Charles (Guillaume Lemay-Thiverge). De son côté, Raf rêve de devenir pilote mais se contente pour le moment de brûler sa vie par les deux bouts. Charles, le propriétaire du centre de parachutisme où tous passent leur été, enrage de voir son ami prendre des risques insensés.


Un personnage homosexuel en plein coming-out et des questions sur l'avortement complètent le spectre des sujets abordés par Les pieds dans le vide. Claude Veillet ne croit pas pourtant que la barque soit trop chargée : « J'aime mieux une plus grande charge émotive qu'une gêne. C'est pas les gros violons et tout, ce n'est pas mélodramatique. On sent les personnage devant des obstacles : ils les vivent, ils nous réveillent. »


« Ces personnages nous représentent : c'est une génération qui se cherche », croit la réalisatrice Mariloup Wolfe. Pour son premier film, elle s'est entourée aussi de ses proches. Son conjoint, Guillaume Lemay-Thivierge, mordu de parachute, y tient l'un des rôles principaux et signe les chorégraphies aériennes. « Mariloup a très bien pris le lead. Mais c'est mon univers : il a fallu que je pile sur mon orgueil », dit le comédien.


Connue du grand public pour ses rôles jeunesse (Ramdam ou encore À vos marques... party!), Mariloup Wolfe a su convaincre le producteur de lui confier ce projet. « C'est une fille très déterminée, je savais qu'elle serait en mesure de s'approprier ses personnages », dit Claude Veillet.


« Je lève mon chapeau à Claude d'avoir choisi, pour ce film, une réalisatrice qui n'avait jamais fait de long métrage. Il y a des cascades, un gros budget, il m'a fait confiance et ne m'a jamais imposé quoi que ce soit », se souvient-elle. Si elle a déjà posé les jalons de sa carrière de réalisatrice avec des pubs, des courts métrages et même des épisodes de série télé (Kif-Kif), la jeune femme a dû souvent insister pour qu'on la considère comme une réalisatrice à part entière.


« Je lutte contre mon image constamment. Mais le scepticisme, c'est bon, cela me met au défi, dit-elle. Pour Les pieds dans le vide, j'arrivais vraiment préparée. Je savais que j'étais capable, mais il a fallu que je travaille. »


Soumis trois fois aux institutions de financement, Les pieds dans le vide s'est finalement tourné l'été dernier avec un budget légèrement supérieur à 4 millions. Pendant deux semaines, l'équipe a vécu à L'Île-Perrot, où a été construit le décor de l'école. « C'était vraiment heureux : il y avait vraiment un esprit de groupe, on était tout le temps ensemble », se souvient le comédien Éric Bruneau.


Laurence Leboeuf, dirigée par Mariloup Wolfe pour des scènes intimes avec Guillaume Lemay-Thivierge, conserve elle aussi un beau souvenir. « C'était un peu un arrêt dans le temps. On a vraiment embarqué là-dedans », dit la comédienne et amie, à la ville, d'Éric Bruneau.


Cet « esprit de gang », Mariloup Wolfe souhaite encore le développer avec un nouveau projet de long métrage qu'elle coécrit avec Alex Veilleux ainsi qu'un autre projet avec Guillaume Lemay-Thivierge. « Ça m'allume de travailler en équipe», dit-elle. La réalisatrice entend bien continuer de s'affirmer : « J'espère pouvoir continuer la réalisation. Je me croise les doigts.»


Les pieds dans le vide prend l'affiche le 14 août.