Rachel McAdams et Eric Bana forment le couple emporté dans l'histoire de The Time Traveler's Wife, un drame romantique où l'amour doit constamment se redéfinir par rapport à l'époque dans laquelle monsieur, un voyageur dans le temps, est téléporté...


Assez fort pour lui, mais conçu pour elle. Les artisans de The Time Traveler's Wife ne sont pas dupes. Ils savent très bien que le public visé par cette adaptation cinématographique du roman à succès d'Audrey Niffenegger est essentiellement féminin. Et devrait attirer dans les salles les spectatrices qui ont fait de The Notebook un triomphe il y a quelques années.


Le réalisateur d'origine allemande Robert Schwentke, maintenant installé aux États-Unis, ne cache d'ailleurs aucunement ses intentions.


«Ce film m'est très personnel et fait écho à des choses que je ressens profondément, expliquait-il récemment au cours d'une rencontre de presse tenue à New York. Je suis marié à une Américaine, j'ai une belle famille, je suis heureux en ménage et puis voilà. J'ai voulu offrir un beau film d'amour en cadeau à ma femme.»


Mais avant que le projet n'aboutisse entre les mains du réalisateur de Flightplan, un long processus s'est déroulé. Avant même la publication du roman, en 2003, les producteurs avaient déjà mis la main sur les droits d'adaptation. De son côté, le scénariste Bruce Joel Rubin (Ghost), visiblement attiré par les histoires d'amour aux dimensions paranormales, s'est donné pour mission de signer le scénario de cette adaptation.


«J'ai vu un petit article dans le Variety annonçant l'intention des producteurs de porter le roman à l'écran et je me suis dit que personne d'autre que moi ne pouvait écrire ce scénario. Je me suis beaucoup battu à l'époque. J'ai supplié les producteurs, mais ils ont fait appel à quelqu'un d'autre.»


Les hasards de la vie étant ce qu'ils sont, The Time Traveler's Wife devait se retrouver sur la trajectoire de Bruce Joel Rubin quatre ans plus tard.


«J'ai reçu un appel m'apprenant qu'un nouveau réalisateur avait été embauché et qu'il souhaitait que j'écrive le scénario! C'était la première fois de ma vie qu'une telle chose m'arrivait.


«Et d'ailleurs, poursuit le scénariste, c'était un peu comme si ce script m'avait été dicté. Il s'est écrit pratiquement tout seul tellement je savais déjà comment mettre tous les éléments en place. C'est très rare qu'arrive une chose comme celle-là. Très rare.»


Si le projet, développé au sein de la société que dirige Brad Pitt, avait au départ été conçu comme un éventuel «véhicule» au couple Jennifer Aniston-Brad Pitt (ce projet remonte à loin!), il ne pourrait emprunter aujourd'hui nuls autres visages que ceux de Rachel McAdams et Eric Bana.


«Regardez Rachel, suggère Rubin. Elle irradie tellement à l'écran que vous ne pouvez pas faire autrement que de tomber fou amoureux d'elle. La complicité qu'elle partage avec Eric est tangible. On y croit.»


Abandon requis



Les deux stars ne savent d'ailleurs pas à quoi tient la fameuse «chimie» que tout le monde évoque quand vient le moment de donner vie à une histoire d'amour sur grand écran.


«Cela ne s'invente pas, indique l'actrice. Mais elle provient aussi de la matière avec laquelle on travaille. Qu'est-ce qui fait qu'une chimie peut parfois bien passer l'écran et ne plus se produire une fois de retour dans la vie? Ou vice versa? C'est un mystère. On ne peut pas vraiment tirer de conclusions.»


«Le défi, poursuit Bana, est aussi de donner chair à une histoire d'amour que des millions de lecteurs se sont déjà imaginée en lisant le roman. Cela n'est pas évident.»


Tout comme n'est pas évident non plus le fait de proposer au spectateur une histoire dans laquelle le protagoniste masculin est dans un espace-temps souvent différent.


«J'admets que nous demandons un abandon total du spectateur, indique Schwentke. Je m'attends en outre à des opinions très tranchées sur ce film. Et je crois que ceux qui accepteront le postulat de départ se laisseront aller à leurs sentiments. Quant aux autres...»


Tourné principalement à Toronto il y a maintenant deux ans, The Time Traveler's Wife a mis beaucoup de temps à trouver le chemin des salles de cinéma.


«Il ne faudrait pas y voir matière à désaveu, prévient Eric Bana. Un film aussi particulier doit toujours prendre un peu plus de temps avant de trouver le chemin des écrans. De surcroît, cette production s'est retrouvée parmi celles qui étaient déjà en chantier au moment où New Line Cinema a rejoint le giron de Warner Bros. Les délais n'entachent en rien la qualité du film. Je peux d'ailleurs vous dire que ce film ressemble en tous points à ce qu'il doit être. C'est aussi celui que nous avions tous à l'esprit avant même de commencer le tournage.»

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The Time Traveler
's Wife (Le temps n'est rien en version française) prend l'affiche le 14 août. Les frais de voyage ont été payés par Alliance Vivafilm (New Line Cinema).