Le cinéaste Ricardo Trogi souhaite donner une suite à son film 1981 qui fait rien de moins que l'ouverture officielle de la 33e édition du Festival des Films du Monde (FFM) à Montréal, jeudi soir.

Visiblement enjoué, Trogi, qui a déjà fait les savoureux Québec-Montréal et Horloge biologique, mise beaucoup sur l'avenir de son film autobiographique qui l'a fait retourner à la pré-adolescence.

Si l'accueil est bon pour 1981, Ricardo Trogi, qui a écrit et scénarisé ce troisième film, donnera suite à sa comédie familiale dramatique, avec une sorte de 1987.

On sent bien que le facteur temps prend beaucoup d'importance dans la vie de cet éternel nostalgique.

«J'ai lu récemment qu'un artiste atteint son pic à 40 ans, a affirmé Trogi, qui a 39 ans bien sonné. J'ai l'impression que je pourrais bien faire trois autres films d'ici là, question d'être sûr de maîtriser mon art», a-t-il plaidé, mi-blagueur, mi-sérieux.

«Ce qui est important, a-t-il dit, c'est que mes idées ne se croisent pas avec celles d'autres cinéastes. Je surveille ça de près», a-t-il averti, juste avant de voir son film projeté au début du FFM, une belle occasion pour lui.

«Ça me donne une belle confiance, a-t-il poursuivi. Quand tu es le premier film d'un festival, ce n'est pas un flop, habituellement.
Ça ne peut qu'aider le film», a-t-il précisé.

La productrice Nicole Robert a elle aussi fort apprécié que 1981  passe en «pôle position», précisant  que cela permettait une belle vitrine pour le film.


Mais, les échos semblent déjà favorables.

«J'ai déjà eu des réponses de festivals de l'étranger», a révélé Trogi, qui refuse pour l'instant d'en dire plus.

Son nouveau film raconte ce qui s'est passé dans sa vie quand, à l'âge de dix ans, sa famille a déménagé dans une banlieue cossue de Québec.


«A cet âge, tu parles beaucoup de ce que tu voudrais être, en mensonge ou en vérité», a -t-il dit. Mais tu n'a pas une cenne, tu n'a pas de pouvoir de négociation. C'est une  période où tu rêves et tu tombes même en amour Mais, tu ne peux rien dire», a-t-il déploré.

Dans le film, il est le petit nouveau à l'école, où les autres de l'école semblent venir d'un milieu mieux nanti.

Le jeune homme décide de se tailler une place et faire comme un p'tit gars de même classe sociale. Pour y parvenir, il ne dira pas toujours la vérité. Et la vérité le rattrapera.

«Sur les 125 scènes du film, il y en a 124 où l'on voit le petit garçon, a-t-il précisé. Son point de vue est présent tout au long du film et il m'appartient; il ne vient pas de mes parents», a-t-il pris soin de préciser.

Ses parents ont d'ailleurs vu le film la semaine dernière et ils ont bien apprécié.

C'est le jeune Jean-Carl Boucher - qui joue aussi dans la série Tactik qui passe sur Télé-Québec - qui campe le rôle de Trogi dans ce long métrage qui n'est toutefois pas en compétition au FFM.

Le festival a programmé quelque 457 films, provenant de 78 pays, un record. On en compte 130 qui seront présentés en première mondiale ou internationale et 29 en première canadienne.

Vingt longs métrages et 13 courts métrages seront présentés en Compétition mondiale, dont un film du Québec, Un Cargo pour l'Afrique, le plus récent long métrage de Roger Cantin.

Le cinéaste iranien Jafar Panahi est le président du jury du festival qui se termine le 7 septembre.

Un hommage sera rendu au comédien Pierre Lebeau qui recevra le  «Grand Prix spécial des Amériques».