Les jeunes cinéphiles d'aujourd'hui vont au cinéma occasionnellement, mais sont souvent tout aussi heureux de regarder un film téléchargé sur le petit écran de leur ordinateur portable.

«Parfois, c'est bien d'avoir un plus grand écran, mais je ne crois pas qu'il y ait tant d'avantages à aller au cinéma. De nos jours, l'important, c'est la commodité», affirme Molly O'Connor, une étudiante de 20 ans de l'Université de Dallas.

«Je regarde des films de la même façon que plusieurs personnes écoutent de la musique: n'importe quand, n'importe où et de n'importe quelle façon», lance pour sa part Michael Brody, 26 ans. 

Rédacteur pigiste new-yorkais qui blogue sur le cinéma, il allait auparavant au cinéma chaque semaine. Maintenant, il s'y rend une ou deux fois par mois, en partie pour économiser, mais aussi parce qu'il croit que la plupart des films n'en valent pas la peine.

Cette nouvelle façon de consommer des films pourrait être perçue comme une mauvaise nouvelle pour les salles de cinéma. Mais il faut se souvenir que l'industrie a survécu à l'arrivée de la télévision dans les années 1950, aux cassettes vidéo dans les années 1980 et aux DVD dans les années 1990, grâce à sa capacité de se réinventer et de trouver de nouvelles façons de générer des revenus.

Et l'industrie continue d'évoluer aujourd'hui. Certains cinémas modernes arrivent ainsi à attirer les jeunes dans les salles, même si les vidéos en ligne deviennent de plus en plus accessibles grâce à des sites comme YouTube et aux pirates qui distribuent des films illégalement.

Ces salles offrent des sièges plus confortables, des films projetés en 3D ou sur écrans géants, sans compter les premières de minuit et les fêtes organisées à la sortie de certains films.

Plusieurs salles diffusent également des événements sportifs, des opéras et des concerts, en plus d'accueillir des compétitions de jeux vidéo sur écrans géants. D'autres ouvrent des restaurants et des bars pour les clients ayant l'âge de consommer de l'alcool.

De plus en plus de cinémas mettent aussi l'accent sur les films à effets spéciaux, qui sont moins intéressants à regarder sur un écran d'ordinateur ou sur un téléviseur et qui sont quasi impossibles à pirater. Certains cinéastes, comme Jeffrey Katzenberg et James Cameron, misent d'ailleurs beaucoup sur les technologies 3D et Imax, qu'ils perçoivent comme étant l'avenir du cinéma.

Jusqu'à maintenant, les cinéastes n'hésitent pas à payer davantage pour voir des films dans de tels formats.

Selon Charles Acland, professeur en communications à l'Université Concordia, un plus grand nombre de films d'action grand public seront désormais offerts au cinéma, tandis que les films d'auteur pourraient d'abord être présentés en salles, pour qu'ils fassent parler d'eux, mais seront ultimement regardés plus fréquemment en ligne.