La Mostra s'ouvre mercredi soir avec un film italien pour la première fois depuis vingt ans, Baaria de Giuseppe Tornatore, une fresque évoquant le destin d'une famille sicilienne sur trois générations, qui donne le coup d'envoi à la 66e édition du doyen des festivals de cinéma.

A la veille de l'ouverture, sur le Lido, le Palais des festivals en pleine rénovation et coupé de la lagune par une haute barrière tapissée par les plans des futurs bâtiments, résonnait de coups de marteaux et de bruits de perceuses.

Ennio Morricone, compositeur des inoubliables musiques des westerns de Sergio Leone, signe la bande originale de Baaria, plus de 20 ans après celle du plus grand succès de Tornatore, Cinéma Paradiso, Oscar du meilleur film étranger en 1989. Monica Bellucci y tient un second rôle.

Annoncée par les organisateurs comme à la fois «amusante et mélancolique», cette grosse production d'époque brode autour du thème «des grandes histoires d'amour». Elle porte le nom d'un village sicilien «où la vie des habitants se concentre sur les quelques centaines de mètres de la rue principale».

Du 2 au 12 septembre, 24 films en compétition pour le Lion d'or seront projetés au festival où sont attendues les stars Matt Damon, Julianne Moore, Eva Mendes ou encore George Clooney, à l'affiche du film The man who stares at goats de Grant Heslov - montré hors compétition.

Accusé l'an dernier par des membres du gouvernement italien de ne pas assez mettre en valeur le cinéma de la péninsule, le sélectionneur Marco Müller lui a fait la part belle dans cette Mostra 2009.

Outre Tornatore, la fille du cinéaste Luigi Comencini, Francesca, dévoilera Lo Spazio Bianco tandis que Michele Placido (auteur de Romanzo Criminale) montrera Il Grande Sogno avec Riccardo Scarmarcio.

La France est là en force elle aussi : Patrice Chéreau signe Persécution, Claire Denis montrera «White Material».


Enfin Jacques Rivette, réalisateur phare de la «Nouvelle vague», présentera à 81 ans «36 vues du Pic Saint Loup», une méditation austère et mélancolique sur les blessures du passé avec Jane Birkin et Sergio Castellitto.

Parmi les films américains en compétition, le dernier pamphlet de Michael Moore «Capitalism: A Love Story», consacré à la crise financière mondiale, est très attendu, tout comme «The road» de l'Australien John Hillcoat, adapté d'un roman de Cormac McCarthy - l'auteur de «No country for old men».

Le jury, présidé par l'Américano-taïwanais Ang Lee, comprend notamment l'actrice française Sandrine Bonnaire et le cinéaste américain Joe Dante.

En 2008 l'Américain Darren Aronofsky avait remporté le Lion d'or avec The Wrestler, où Mickey Rourke faisait un bouleversant «come-back».