Un an après avoir été présenté à Toronto, C'est pas moi, je le jure! de Philippe Falardeau, a été vendu dans plusieurs pays, mais toujours pas en France. Le premier prix remporté le week-end dernier au Festival du film francophone d'Angoulême pourrait être utile.

«La France est un territoire très difficile en ce moment, malgré le passage du film et les prix à Berlin, puis à Cannes, et le prix à Angoulême, mentionne le producteur Luc Déry, de la compagnie micro_scope. Mais mon vendeur en France me dit que ça va peut-être bouger au cours des prochaines semaines.»

Le petit festival d'Angoulême n'en est qu'à sa deuxième année et Luc Déry ne veut surtout présumer de rien. Mais, ajoute-t-il, «Dominique Besnehard, un ancien super agent d'acteurs en France, qui connaît tout le monde, est derrière ce festival. Il paraît qu'il aime beaucoup le film et qu'il fait plusieurs téléphones en ce moment du fait que le film a gagné un prix. Quand tu as fait trois marchés de films sur huit ou neuf mois, t'es pas mal rendu au bout de tes affaires. Le prix à Angoulême va peut-être donner le dernier petit coup qui va faire la différence pour le vendre en France ou pas, où la télé l'a déjà acheté.»

De père en flic, sans sous-titres

De père en flic a également été présenté à Angoulême, hors compétition.

«Je ne savais pas à quoi m'attendre, on dit toujours que la comédie est la forme de cinéma qui voyage le moins bien. Dans une salle de 400 places, ça peut être difficile pour une comédie si le public ne comprend pas ou ne rit pas. Mais c'était complet, et les gens sont venus me voir après pour me féliciter, pour me dire qu'ils trouvaient les dialogues délicieux même s'ils n'avaient pas nécessairement tout compris», raconte de Paris la productrice Denise Robert, de Cinémaginaire, qui a accompagné le film d'Émile Gaudreault à Angoulême.

L'expérience d'Angoulême aura donc été instructive. «Ça m'a convaincue que ce film-là pouvait marcher en France sans qu'on ait à le sous-titrer, dit la productrice. Au départ, je suis totalement contre ça parce qu'on parle tous la langue, mais on pourrait peut-être sous-titrer quelques expressions qui sont bien à nous.»

Le sort de De père en flic en France ne s'est évidemment pas joué à Angoulême. Denise Robert avait déjà été jointe par des distributeurs français avant son départ de Montréal.

«Ça va probablement se préciser dans les semaines qui viennent», dit-elle. La productrice se penchera également au cours des prochains jours sur le dossier d'un éventuel remake hollywoodien de De père en flic.