Une policière qui n'a pas froid aux yeux enquête sur un meurtre commis de sang-froid et qui donne froid dans le dos. Whiteout est un thriller glacial. Après tout, il se déroule en Antarctique. Rencontre malgré tout chaleureuse.

«La partie de moi que je ne voudrais surtout pas perdre? Je dirais... ma tête», a rigolé Kate Beckinsale lors de conférences de presse tenues à Los Angeles à quelques jours de la sortie de Whiteout, l'adaptation du roman graphique de Greg Rucka et Steve Lieber par le réalisateur Dominic Sena (Swordfish), dans lequel elle tient la vedette.

Dans ce thriller qui se déroule en Antarctique, elle incarne un U.S. Marshal, Carrie Stetko, appelée à enquêter sur un meurtre qui se produit entre deux stations de recherche, l'une américaine et l'autre russe. Bref, au milieu de nulle part. Avec, à l'horizon, l'arrivée de l'hiver. Pour six mois. Six mois de nuit et de froid plus froid que froid. La bonne idée serait de sauter dans l'avion qui évacue les lieux. Le hic : il n'y aurait pas de film. Alors, Carrie mène l'enquête. Poursuivit par le meurtrier - à cause de qui elle perdra... non, pas la tête, mais deux doigts. D'où la question - et sa réponse.

Une précision, donc, pour les fans de l'actrice dans son mode cuir moulant façon Underworld et Van Helsing: Whiteout donne plutôt dans la doudoune, les moufles et la toque en fourrure. Sauf pour une scène de douche - qui est d'ailleurs si incongrue dans le contexte qu'elle a provoqué des rires lors du visionnement organisé pour les médias, et quelques questions en conférence de presse. «C'est le moment destiné aux garçons de 14 ans?» a-t-on demandé au producteur Joël Silver. «Oui... on peut dire ça», a patiné ce dernier - ce qui peut être de mise dans le contexte glacial du film.

Lequel, non, n'a pas été filmé en Antarctique. «Il est impossible de tourner là-bas... et c'est justement dans de telles situations que les effets spéciaux prennent toute leur raison d'être. L'Antarctique est un personnage du livre, nous devions le recréer de façon convaincante.»

La chose a été faite au Manitoba, à deux heures de route de Winnipeg, pour les extérieurs; dans les studios Mels de Montréal, pour les intérieurs. Et même si les conditions de tournage n'étaient pas aussi extrêmes que ce qui paraît à l'écran, l'expérience a été un choc pour la Britannique Kate Beckinsale et le New-Yorkais Gabriel Macht (autre tête d'affiche du long métrage, il interprète Robert Pryce, l'enquêteur qui fait équipe avec Carrie Stetko) - qui vivent maintenant dans les environs de Los Angeles.

«Je croyais savoir ce qu'était le froid! La réalité n'a rien à voir avec ce que j'imaginais», pouffe la comédienne avant de raconter comment, à leur arrivée à l'hôtel qui les abriterait pendant le tournage, les acteurs ont reçu de la production ce qu'elle qualifie de «bottin téléphonique des différentes manières de mourir de froid. Et nous avons tous paniqué». Elle poursuit sur ses souvenirs du tournage manitobain, qui se résument en bonne partie «à enfiler et à enlever 15 épaisseurs de vêtements, 70 fois par jour».

Gabriel Macht (The Spirit) a, lui, davantage souffert... à Montréal. «Au Manitoba, il faisait froid mais je m'attendais à beaucoup pire, raconte-t-il. Nous avions ce qu'il fallait en termes de vêtements pour nous tenir au chaud. Le défi, en fait, a été quand nous nous sommes retrouvés en studio, avec ces mêmes vêtements, alors qu'il faisait presque 30 degrés! En fait, c'est probablement le tournage où j'ai eu le plus chaud, j'ai dû perdre 15 kg en sueur!»

L'autre inconvénient de ces multiples couches: «Avec le capuchon, les lunettes, le masque... je perdais toute vision périphérique, ce qui n'est pas très pratique ni agréable», poursuit le comédien. L'avantage: «Tous ces vêtements pouvaient cacher pas mal de rembourrage, et j'ai pu faire toutes mes cascades», fait celui qui aurait pu ne pas être de cette aventure: dans le roman, le vis-à-vis de Carrie Stetko s'appelle Lilly Sharpe.

Un changement que l'auteur Greg Rucka, qui a agi à titre de producteur exécutif du film, trouve logique: «Il n'y a presque pas de femmes en Antarctique. Il est plus plausible que Stetko travaille avec un homme. Et puis, ça donne un meilleur potentiel romantique.» La rumeur veut également que le studio ait eu des doutes sur le potentiel d'attraction d'un thriller dont les deux rôles principaux seraient féminins. Quoi que deux filles sous la douche, pour le garçon de 14 ans...

Ils ont dit:

Kate Beckinsale, au sujet de son retour possible dans les costumes moulants de Selena, héroïne d'Underworld: «Je ne sais rien d'un quatrième film, ça a toujours été conçu comme une trilogie où je ne serais pas du troisième volet. Quant à une deuxième trilogie, alors là, j¹en sais encore moins.

Chose certaine, je ne pense pas que ma fille ait besoin de voir mon derrière moulé dans du caoutchouc pour encore 10 ans. Bref, en ce qui me concerne, tout cela n¹est que rumeurs.» À noter quand même que son mari, Len Wiseman, a agi comme réalisateur, scénariste ou producteur des trois premiers longs métrages. Il y a des rumeurs qui ont de meilleures sources que d'autres...

Joël Silver au sujet des films qu'il a en production: «Sherlock Holmes (sortie le 25 décembre) est spectaculaire. C'est une relecture des histoires originales, une réinvention de ce que Sherlock était, en 1891. C'est plus proche de ce qu¹était le personnage original dans les romans par rapport à ce qu'il est devenu dans les films.

Pour ce qui est de Ninja Assassins (sortie le 25 novembre), c'est un vrai film d'arts martiaux, dans toute la tradition du genre. Et puis, je suis en train de développer un remake de Swamp Thing, et c¹est un projet parfait pour le 3D ‹ parce que je crois que cette technologie ne sied pas à tous les films. Mais à celui-là, oui.»

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Whiteout (Whiteout : enfer blanc) prend l'affiche le 11 septembre. Les frais de voyage de ce reportage ont été payés par Warner Brothers.