Il y a bien sûr les conférences de presse avec les stars. Il y a aussi les partys avec peut-être-des-stars. Mais couvrir le TIFF, c'est également passer un temps fou à patienter dans les couloirs des grands hôtels torontois et des hospitality suites. Et si l'on garde les yeux et les oreilles bien ouverts, qui sait ce qui, alors, peut... tomber dedans!

Les habitués du Festival international du film de Toronto (TIFF) le répètent: cette année, l'événement donne moins dans le faste que par le passé. Les non-habitués les croient (bien sûr!) mais se disent qu'un TIFF en mode récession, c'est quand même très... fréquentable.

«Eh, il y avait quand même deux partys, hier soir», fait remarquer celle qui couvre l'événement pour la première fois (et qui y était, aux deux partys) au vieux routier torontois (qui, lui, s'est abstenu: il sait qu'il faut garder des forces pour les jours à venir). Lequel répond du tac au tac: «Il y a eu un temps où il y en avait six ou sept par soir.» Il exagère, sûrement. Peut-être. Au moins un peu, non? Passons. Et tant pis pour les blasés!

Le TIFF, de nuit...

En fait, des quelques fêtes où La Presse s'est pointée, celle qui était organisée au Pravda Vodka Bar à l'attention des artisans de The Trotsky - comédie ancrée dans une famille juive de Montréal, réalisée par Jacob Tierney et mettant en vedette Jay Baruchel - était la plus sympathique. Au menu: smoked meat de chez Schwartz (venu en avion pour l'occasion), pierogis, vodka...

Une fête à thème des plus réussies. Et moins protocolaire que la soirée d'ouverture tenue dans les salles d'exposition et les jardins du Liberty Grand sur le thème de la création - Creation de Jon Amiel ayant ouvert le festival quelques heures plus tôt. Éclairages bleutés, lustres aux formes «médusiennes», accueil fait par de sculpturales jeunes personnes «vêtues» de peinture et de quelques feuilles de vigne, la fête, qui se déroulait en ces lieux paradisiaques, a... péché par l'absence de ses Adam et Ève: les deux vedettes du film, Paul Bettany et Jennifer Connelly, couple à l'écran et à la ville, se sont à peine pointées (selon certaines sources), ne sont pas du tout venues (selon d'autres).

Heureusement, un autre couple royal, iconique dans la Ville reine, a pris la relève sans même l'avoir demandé : Atom Egoyan et Arsinee Khanjian. Dans leur «cour», la tourbillonnante Erin Karpluk de la série canadienne Being Erica, Kristen Booth du film Defendor de Peter Stebbings, le réalisateur Jon Amiel et... tiens, un peu plus loin, «notre» Érik Canuel! À Toronto depuis trois mois, le réalisateur de Cadavres travaille là à plusieurs projets - entre autres sur la série télévisée Flashpoint - et, en temps de TIFF, pourquoi pas, court les partys!

Le TIFF, de jour...

Et puis, le jour revient. Toujours plus tôt semble-t-il, au fur et à mesure que le Festival avance et que la fatigue augmente. Pas seulement chez les invités: il faut voir les dizaines de personnes faisant le pied de grue, jour après jour et pendant des heures, devant les grands hôtels où acteurs, réalisateurs et producteurs viennent rencontrer les représentants des médias!

Ces derniers, carte magique autour du cou, franchissent les cordons de sécurité au pas de course... pour ensuite avoir à faire du surplace. Longtemps. Les retards sont la norme et la patience, de mise.

Mais il a des avantages à traîner ainsi dans les couloirs et les halls d'entrée. Tiens, voilà Viggo Mortensen qui passe au troisième étage de L'Intercontinental, cheveux mi-longs, jeans et t-shirt, et toujours, l'entourant, cette bulle de calme et de sérénité. Plus tard, le silence se fait parmi la gent féminine alors que Colin Farrell se pointe devant l'ascenseur (qui, par miracle, arrive immédiatement, comme lui aussi envoûté par cet homme au charme cent fois plus dévastateur en personne qu'à l'écran - oui, madame!).

Et puis, il existe un autre endroit où il peut être amusant de laisser traîner une oreille indiscrète: les hospitality suites. C'est là que les journalistes attendent le signal des relationnistes pour se rendre dans la salle où ils auront quelques minutes très comptées avec tel acteur ou réalisateur.

Un exemple? L'équipe de Jennifer's Body, le nouveau film écrit par Diablo Cody, est installée pour la journée au neuvième étage du Park Hyatt. À tous ceux qui ont obtenu l'immense faveur d'une entrevue avec Megan Fox, la même consigne est répétée: «Pas de questions au sujet de Michael Bay» (avec qui la belle a tourné les deux Transformers). Tenez-vous le pour dit, O.K.? Un peu plus tard, entendu grâce à un walkie-talkie indiscret: «Megan prend une pause, elle va se brosser les dents.» Coudonc, ça la rend soudain plus «vraie», non, ce petit détail?

Comme disait La Fontaine, patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Ajoutons que souliers plats (pour courir d'un hôtel à l'autre) et jeans stretch (pour s'affaler dans les couloirs) sont à prescrire pour couvrir le TIFF!