Avec 17,8 % des parts de marché, le box-office du cinéma québécois connaît un regain de vitalité pour la première fois depuis 2005. Marqué par la trajectoire record de la comédie De père en flic, l'été 2009 se distingue aussi par une hausse du box-office global, peut-on voir dans le bilan préparé par Cinéac.

Véritable phénomène, De père en flic, d'Émile Gaudreault, a été le film le plus populaire de l'été, toutes nationalités confondues. Dépassant celles de Harry Potter, Ice Age ou encore de Transformers, les recettes de De père en flic représentent 8 % du box-office global ainsi que les deux tiers des recettes engrangées par le cinéma québécois.

Entre le 1er mai et le 10 septembre, outre De père en flic, quatre films québécois ont vu leurs recettes dépasser le million de dollars. Les doigts croches de Ken Scott (environ 1,6 million), À vos marques... Party! 2 de Frédérik d'Amours (1,4 million) ou Les pieds dans le vide de Mariloup Wolfe (un peu plus de 1 million).

L'été 2009 contraste fortement avec les trois derniers étés. En 2006, le cinéma québécois accaparait 14,6 % des recettes, en 2007, 10,7 % des recettes et en 2008, 8,4 % des recettes, son plus bas niveau depuis 2002. Les succès ou insuccès du cinéma québécois tiennent, semble-t-il, à la fois des films présentés, mais aussi de la taille du marché québécois.

«C'est structurel et conjoncturel, rappelle Simon Beaudry, le président de Cinéac. Les succès et insuccès reposent sur un très petit nombre de films. Structurellement, le volume de films étant bas au Québec, les parts de marché varient selon l'influence d'un seul film.»

L'an dernier, le cinéma québécois avait également souffert d'une baisse de popularité dans les régions. En 2009, ce sont elles qui ont contribué à tailler les succès de l'été : De père en flic a fait 88,5 % de ses recettes en dehors de l'île de Montréal; Les doigts croches, 84,2 % et À vos marques... party! 2, 9 %. Rappelons que l'île de Montréal compte 25 % de la population totale du Québec.

«Le cinéma québécois occupe un nombre plus important d'écrans, toutes proportions gardées, en région par rapport à Montréal», observe M. Beaudry.

L'effet De père en flic a profité au distributeur Alliance Vivafilm, dont les recettes représentent 20,8 % de celles de l'ensemble des distributeurs. Alliance Vivafilm dépasse ainsi le numéro un de l'an dernier, l'américain Paramount (14,3 % cette année) ainsi que Warner (15,9 %). «Alliance a connu de beaux succès, comme Inglourious Basterds, Les doigts croches ou Millenium», précise Simon Beaudry.

Le box-office global de l'été 2009 est aussi le box-office le plus élevé depuis l'année 2003. «Il y a deux facteurs: le succès de De père en flic et la 3D», explique Simon Beaudry. Cet été, les copies 3D de Up, Ice Age, G-Force et The Final Destination ont accaparé 8,6 % des recettes totales.

Enfin, si les caprices de la météo affectent la performance d'un film sur une courte durée, ils ne suffisent pas à expliquer la hausse globale du box-office observé cet été. «Ça joue à court terme, mais pas à long terme. En août, il n'y a pas eu de pluie, et le box-office a quand même été bon. Les gens retrouvent le goût du cinéma aussi en période de canicule, pour profiter de la climatisation», dit Simon Beaudry.

Les cinq films les plus populaires de l'été au Québec

De père en flic : 9 810 821 $
Harry Potter (Half-Blood Prince): 6 896 558 $
Ice Age... : 6 060 721 $
Transformers...: 5 677 134$
Angels and Demons : 4 901 235$

Source : Cinéac, du 1er mai au 10 septembre

Évolution des parts de marché estivales du cinéma québécois

2001: 6,2 %
2002: 5,5 %
2003: 17,8 %
2004: 10,6 %
2005: 21,7 %
2006: 14,6 %
2007: 10,7 %
2008: 8,4 %
2009: 17,8 %

Source : Cinéac