Le débarquement de Brad Pitt et Quentin Tarantino au début du festival de San Sebastian, a éclipsé une compétition officielle en demi-teinte, sans véritable bonne surprise hormis le film argentin El Secreto de sus ojos, grand favori de la critique.

L'événement de cette 57e édition du festival, qui s'achève samedi, a été sans conteste la venue des deux stars américaines pour l'avant-première en Espagne d'Inglourious Basterds, le dernier film du réalisateur.

Un passage éclair d'à peine 24 heures qui a déchaîné les foules dans la célèbre station balnéaire basque espagnole.

Pour le reste, les festivaliers ont eu droit à une sélection officielle en demi-teinte. 

Plusieurs pointures ont déçu les critiques, dont Christophe Honoré et son film Non ma fille, tu n'iras pas danser, avec Chiara Mastroianni (déjà sorti en France).

Parmi les quinze long-métrages en compétition, seul un se détache au baromètre des critiques, pas toujours suivi par le jury : El secreto de sus ojos, du célèbre réalisateur argentin Juan José Campanella, histoire d'un employé de tribunal à la retraite qui veut écrire un livre sur un crime sur lequel il a enquêté 25 ans auparavant.

Il est suivi par City of life and death, film en noir et blanc du chinois Lu Chuan sur les atrocités pendant l'invasion de la Chine par le Japon en 1937, et Yo, también, premier long métrage des Espagnols Antonio Naharro et Alvaro Pastor.

Le jury présidé par le réalisateur français Laurent Cantet doit annoncer samedi à 13 h 30 son palmarès.

La compétition officielle s'est achevée vendredi avec la projection de deux films dramatiques.

Dans le premier, Los condenados, l'Espagnol Isaki Lacuesta met en scène Martin, un ancien guérillero argentin exilé en Espagne, qui revient dans son pays pour participer à la fouille d'une fosse afin de trouver les restes d'un ancien camarade, Ezequiel.

Cette fouille clandestine est organisée par l'un de ses amis, Raul, qui a aussi réuni tous les proches d'Ezequiel pour y assister. Un séjour qui réveillera d'anciennes rancunes.

Le réalisateur a choisi de ne mentionner ni lieux, ni groupe de guérilleros concrets car «c'est un film sur des conflits qui se produisent dans le monde entier», a-t-il expliqué en conférence de presse.

Il joue aussi beaucoup sur les silences et les regards, ce qui ne facilite pas toujours la compréhension du spectateur.

L'autre film projeté vendredi, I came from Busan, de Jeon Soo-il, se déroule dans la grande ville portuaire de Busan, en Corée du Sud, et dépeint l'univers teinté de violence de plusieurs adolescents. Le personnage principal, In-hwa, vient d'accoucher et laisse son bébé en vue d'une adoption. Après plusieurs jours d'errance, elle décide de tenter de le récupérer.

Le film, qui a divisé le public - il a été à la fois applaudi et sifflé à la fin de la projection - montre crûment l'univers d'In-hwa et de sa meilleure amie, harcelées, frappées par leurs camarades et qui se prostituent pour gagner de l'argent.

«Quand j'étais jeune, pour gagner de l'argent, j'accompagnais des enfants de Séoul à Paris, pour les remettre à leurs parents adoptifs. À l'arrivée ils s'accrochaient à ma main. C'est ce qui m'a donné l'idée de ce film», a expliqué le réalisateur.

Samedi, San Sebastian attend la projection hors-compétition de Mother and child de l'Américain Rodrigo Garcia, avec l'actrice australienne Naomi Watts en vedette sur le tapis rouge pour la cérémonie de clôture.