L'adaptation du roman 5150, rue des Ormes ne s'est pas faite sans heurts, avoue le réalisateur Éric Tessier, qui, il y a six ans, a assuré le passage au grand écran de Sur le seuil, un autre livre de Patrick Senécal.

«L'adaptation a été super difficile», avoue le cinéaste en entrevue au Soleil. «Même si l'écriture de Patrick est cinématographique et qu'il y a des images qui te viennent à la lecture, au moment de l'adapter, tu t'aperçois que ça ne l'est pas du tout. Dans le cas de 5150, rue des Ormes, c'était surtout difficile de raconter l'histoire de ces quatre personnages sans s'y perdre. Il fallait travailler très fort pour donner l'impression que ça allait quelque part.»

La famille Beaulieu - le père (Normand D'Amour), la mère (Sonia Vachon), l'adolescente (Mylène St-Sauveur) et la gamine (Élodie Larivière) - a l'air tout ce qu'il y a de plus normal, mais il ne faut pas s'y tromper. Pour avoir eu la malchance de s'être blessé à vélo dans la rue des Ormes et d'avoir sonné au 1550, le jeune Yannick (Marc-André Grondin) découvrira un clan où règnent la folie et la démence religieuse.

Pris en otage, incapable de s'enfuir de la petite chambre où l'a enfermé Jacques Beaulieu, Yannick vivra le syndrome de Stockholm, mais... à l'envers. «Généralement, celui qui est retenu prisonnier adopte la pensée de son tortionnaire. Ici, Yannick doit jouer le jeu de Beaulieu s'il veut le battre aux échecs. Mais en faisant cela, il devient lui-même un peu craqué...»

«Les apparences sont trompeuses, convient Tessier. Quand je lisais le livre, je trouvais cela jouissif. Je partais à rire. Ça n'avait pas de bon sens qu'une famille ne puisse se rendre compte qu'elle pose des gestes aussi horribles. [...] Il y avait tellement de rebondissements et de virages inattendus. Ça me tentait de faire vivre au public toutes ces émotions et ces surprises.»

Tournage à Québec

Originaire de Québec (il a grandi à Saint-Casimir de Portneuf), Éric Tessier compte revenir dans son coin de pays, l'an prochain, pour le tournage d'un film pour enfants, dont l'action se déroulera pendant le célèbre Tournoi international de hockey pee-wee. Écrit par Emmanuel Joly et Jean-Sébastien Poirier, Pee-wee racontera l'histoire d'un groupe de jeunes joueurs de hockey affligés par un deuil.