L'acteur Jean Dujardin incarne le plus célèbre des cow-boys solitaires dans Lucky Luke, film français de James Huth, dans une libre adaptation des aventures du héros incorruptible de la bande dessinée de Morris et Goscinny.


Le film, qui sort mercredi en France, a été tourné en Argentine avec les moyens d'une superproduction dans des décors naturels dignes des westerns hollywoodiens, et se révèle un spectacle familial de pur divertissement à la réalisation ambitieuse et soignée.


Il est servi par une brochette d'acteurs parmi les plus populaires: Jean Dujardin, célèbre notamment pour son rôle d'espion OSS 117, ainsi qu'Alexandra Lamy, son épouse à la ville, Michael Youn et Daniel Prévost.


Seul bémol: les fans seront sans doute déçus de l'absence des Dalton et de Rantanplan.


Transformé en cow-boy qui tire plus vite que son ombre, Jean Dujardin livre une composition étonnante et crédible de Lucky Luke, en accentuant avec une bienveillante dérision les traits de caractère de ce héros universel.


Les scénaristes (James Huth, Jean Dujardin et Sonja Shillito) ont préféré écrire une histoire originale plutôt que de piocher parmi les histoires clés en mains des albums de la série née en 1946 et dont les droits cinématographiques appartiennent à UGC, producteur du film.


Lucky Luke qui, pour la première fois tombe amoureux, est chargé de rétablir l'ordre à Daisy Town, sa ville natale quelque part dans l'Ouest. Il devra affronter tour à tour Billy The Kid, Pat Pocker, Jesse James mais aussi la redoutable Calamity Jane interprétée par la comédienne Sylvie Testud, inattendue dans ce type de comédie et ce total contre-emploi, bien pensé et jubilatoire.


«C'est une comédie western d'aventures, dans cet ordre. On a extrait l'âme de la BD pour la traduire en émotions et adapter Lucky Luke sans le trahir», explique le réalisateur James Huth (Brice de Nice, également avec Jean Dujardin).


«J'aimerais que Morris et le spectateur aient l'impression de renfermer un album en sortant de la salle de cinéma. Porter à l'écran Lucky Luke est un rêve de môme qui se réalise, quelque chose de très intime», ajoute-t-il.


À l'écran, James Huth signe une mise en scène très énergique et burlesque, et entraîne dans un spectacle total, aux décors impressionnants.


«Adapter une BD est le meilleur moyen de nous faire taper dessus. Nous avons pris des libertés avec le personnage mais je pense que nous l'avons respecté. Je n'ai jamais douté d'être Lucky Luke. C'est très prétentieux de dire ça mais je savais que je pouvais l'incarner», confie Jean Dujardin.


Melvil Poupaud en Jesse James et Jean-François Balmer dans le rôle du gouverneur, complètent la distribution.


«Je devais à Morris et Goscinny un vrai film à la hauteur de l'aventure», dit encore James Huth. «C'est pour cela que je voulais que Lucky Luke soit à la fois une comédie, un film d'aventures, un voyage et un vrai parcours de héros».


Au cinéma, en dehors de dessins animés, Terence Hill avait incarné Lucky Luke en 1991, mais le film avait été un échec. En France, seul jusqu'ici le duo d'humoristes Eric et Ramzy s'étaient intéressés au mythe dans leur comédie déjantée Les Daltons, réalisée par Philippe Haim en 2003.