La technologie est finalement à la hauteur de l'imagination de Charles Dickens. Avec une nouvelle version du classique A Christmas Carol, Robert Zemeckis donne vie à l'avare Ebenezer Scrooge d'une manière que le Hollywood des vieux jours n'aurait jamais pu imaginer.

Des adaptations animées de ce conte du temps des Fêtes avaient réussi à transposer à l'écran une partie de la fantaisie de Dickens, tandis que des versions non animées ont pu donner un visage humain aux personnages de Scrooge, de son employé maltraité Bob Cratchit et du petit Tim.

La nouvelle version de Disney d'A Christmas Carol, qui prend l'affiche vendredi, arrive à faire les deux. Zemeckis utilise la technologie de capture de performance qu'il avait préconisée dans Polar Express et Beowulf pour présenter un Jim Carrey à son meilleur, plongé dans le voyage époustouflant de Scrooge à travers son passé, son présent et son futur.

«Quand vous lisez Dickens, vous constatez que c'est une histoire vraiment surréaliste, et bien sûr, les premières adaptations étaient limitées par les moyens cinématographiques de l'époque», rappelle Zemeckis.

«La mission, ici, était de véritablement revoir le film d'une façon qui n'avait jamais été vue auparavant. Quand j'ai fait Beowulf, j'ai réalisé que je travaille maintenant avec une méthode qui permet de représenter les classiques d'une façon moderne, tout en gardant leur essence familière et classique. La première idée qui m'est venue en tête à ce moment a été de refaire mon histoire préférée depuis toujours, A Christmas Carol», ajoute-t-il.

La capture de performance combine le jeu des acteurs à l'animation numérique. Les acteurs jouent leurs scènes vêtus d'une combinaison munie de capteurs, et des caméras enregistrent en détails leur langage corporel et leurs expressions. Les costumes, les décors, les effets visuels et les modifications à l'apparence des acteurs sont ajoutés par la suite par des animateurs.

Dans la nouvelle version d'A Christmas Carol, Jim Carrey interprète Scrooge à toutes les périodes de sa vie, de l'époque où il était un petit garçon à celle où il était un jeune adulte, puis un vieillard. Il joue aussi les fantômes des Noël passé, présent et futur.

Ses covedettes tiennent aussi plusieurs rôles. Gary Oldman devient ainsi Bob Cratchit, le petit Tim et le fantôme de Jacob Marley, l'ancien partenaire de Scrooge. Robin Wright Penn interprète quant à elle les rôles de la jeune soeur de Scrooge et de son amour perdu.

A Christmas Carol est l'une des histoires les plus revisitées, ayant notamment été l'objet d'une comédie musicale d'Albert Finney, d'un spectacle solo avec Patrick Stewart et de la comédie contemporaine Scrooged, avec Bill Murray.

Vanessa Williams a féminisé le personnage principal, devenant Ebony Scrooge dans la comédie musicale télévisée A Diva's Christmas Carol, tandis que Henry Winkler a offert une version inspirée de la Dépression, An American Christmas Carol.

D'autres adaptations ont mis en vedette les Muppets, les Pierrafeu, les poupées Barbie et Mickey Mouse.