Cette courte liste, aléatoire, forcément discutable, à laquelle on pourrait ajouter des centaines de titres, rassemble quelques films populaires et commerciaux qui ont abordé, de manière franche ou détournée, le thème inépuisable de l'apocalypse et de la fin des civilisations humaines.

Des meilleurs... 

> The Day the Earth Stood Still (1951) Robert Wise

À ne jamais confondre avec le récent remake mettant en vedette Keanu Reeves.  L'original de Robert Wise, classique du cinéma de science-fiction, résistera au passage des époques. Un extraterrestre bien avisé vient sur Terre annoncer la possible destruction de notre planète bleue si on ne fait pas gaffe. Évidemment, on n'écoutera pas ses conseils, à nos risques et périls. 

> The War of the Worlds (1953) Byron Haskin

L'adaptation au cinéma de cette oeuvre de H. G. Wells, réalisée aussi par Spielberg en 2005, n'était pas mal, mais bourrée d'incohérences. Mieux vaut voir ou revoir la version d'Haskin, certes «datée», mais plus fidèle à l'atmosphère tendue de l'après-guerre. Des extraterrestres nous envahissent avec des machines gigantesques qui détruisent tout sur leur passage. 

> Dawn of the Dead (1978) George A. Romero

Il y a plusieurs aspects bibliques dans cette oeuvre-phare de Romero, où les morts-vivants hantent les chemins et les rues tels les damnés aveugles de l'Apocalypse selon Jean. Quelques vivants trouvent refuge dans un centre commercial, devenu ici symboliquement une sorte de temple, attirant les hordes de zombis. Le système de production et de consommation causera-t-il notre perte?

> The Day After (1983) Nicholas Meyer

Ce film avait marqué les consciences lors de sa première diffusion à la télévision. C'était l'ère nucléaire et la Guerre froide. Le pire était à venir. Vraisemblable, The Day After relève d'un genre particulier qu'on nommerait «le cinéma de la panique». Jane Fonda y tient le premier rôle en survivante de l'effroyable cataclysme. 

> Children of Men (2006) Alfonso Cuaron

Dans un futur sinistrement plausible, il n'y a plus d'enfants sur Terre, à la suite d'une mystérieuse catastrophe. Dans ce monde dirigé par des autorités démentes, un homme blasé (Clive Owen) et quelques résistants tâchent de sauver une jeune noire miraculeusement enceinte. L'un des plus durs mais des plus beaux films d'anticipation jamais produits. 

Des pires... 

> End of the World (1977) John Hayes

En français : Destruction planète Terre. Ça ne saurait être plus clair. De fait, la Terre explose à la fin lors d'une scène traumatisante (et mal foutue) pour les enfants de moins de six ans. Cette série B met en vedette Christopher Lee, dans le rôle d'un faux prêtre déterminé à détruire la planète avec l'aide de ses sbires extraterrestres, camouflées en nonnes. 

> The Swarm (1978) Irwin Allen

Un immense essaim d'abeilles meurtrières se déplace de villages en villes pour éliminer l'être humain. Les autorités s'énervent, les héros suent beaucoup et parlent fort. Le «maître» des films catastrophes, Irwin Allen, engage un tas de vedettes (Michael Caine, Henry Fonda, Richard Chamberlain) et tente, en vain, de faire un film cohérent au montage. Résultat : une catastrophe. 

> Attack of the Killer Tomatoes (1978) Tom De Bello

Après les abeilles, voici venir les tomates tueuses. Il s'agit évidemment d'une comédie, mais très peu amusante malgré un titre prometteur et une idée de génie. L'Amérique est menacée par des hordes de tomates mangeuses d'hommes. Le gouvernement et la milice tentent d'enrayer le problème, mais rien n'y fait. Le monde sera-t-il enseveli sous des masses de purée? Quelle angoisse! 

> Meteor (1979) Ronald Neame 

Un immense météorite, si personne ne fait rien, va s'écraser sur la Terre, avec les conséquences que l'on devine. Heureusement, des gens de science, des astronautes et l'armée américaine veillent. Baudruche boursouflée, aux effets autrefois spectaculaires mais aujourd'hui risibles, Meteor, comme The Swarm, profite à des fins commerciales des bons services d'acteurs connus. 

> Independence Day (1996) Roland Emmerich 

Sorti en salle le jour même de l'anniversaire de l'indépendance américaine (beaucoup de marketing), cette mégaproduction aux effets impressionnants sent le patriotisme primaire et grossier. Oui, l'armée vient à bout de ces sales «étrangers», grâce à un informaticien déluré (Jeff Goldblum) lors d'une finale parfaitement risible.